Paris Animaux Zoopolis a manifesté ce lundi à Paris pour demander la transformation de la ménagerie du Jardin des Plantes en lieu "sans animaux". L’association dénonce des "conditions de vie révoltantes" et qualifie d’"illusion" l’objectif de conservation affiché par le muséum.
"Liberté pour les animaux" : munis d’affiches et de tracts, les militants de Paris Animaux Zoopolis (PAZ) ont réclamé la fermeture de la ménagerie du Jardin des Plantes, ce lundi après-midi devant la fontaine Saint-Michel. "Plus précisément, on demande en fait la transformation de la ménagerie en un lieu vraiment scientifique et éducatif, sans animaux en captivité", explique la présidente et cofondatrice, Amandine Sanvisens, à France 3 Paris Île-de-France. L’association réclame ainsi le placement progressif des animaux dans "des refuges adaptés".
D’un côté, la militante dénonce des "conditions de vie révoltantes" et la vétusté des installations de la ménagerie, créée en 1793 : "Le lieu est très ancien, on trouve des dizaines d’oiseaux qui vivent ensemble dans des cages minuscules. On est très loin de ce que les zoos veulent véhiculer aujourd’hui, avec plus d’espace et la disparition des cages. Et les cages sont d’ailleurs classées monuments historiques donc il n’y a pas vraiment d’amélioration réalisée. Il n’y a plus de girafe ou d’ours comme avant, donc il y a quand même une évolution mais c’est loin d’être suffisant, et c’est scandaleux que tout ça soit financé par de l’argent public."
On critique souvent ce qui se passe à l’étranger, en France aussi certaines pratiques sont à remettre en question.
Contacté, le Jardin des Plantes n'était pas disponible pour répondre à nos questions. Sur son site, le lieu défend son rôle éducatif, "par des animations et une muséographie destinée à faire connaître les espèces menacées et à sensibiliser le jeune public à la sauvegarde de la biodiversité".
Près de 1200 animaux à la ménagerie
"Sont privilégiées les espèces de petite et moyenne taille, pour beaucoup d’entre elles menacées d’extinction : pandas roux, panthères des neiges, oryx d’Arabie, orangs-outans, outardes, grues à cou blanc ou encore tortues des Seychelles, poursuit le site. Le zoo assume ainsi son rôle de pionnier en privilégiant la rareté aux espèces de grande taille peu adaptées au site. La majorité est née en captivité et provient d’échanges et de prêts entre zoos."La présidente de PAZ, elle, qualifie cet objectif de conservation d’"illusion" : "L’objectif premier est de distraire le public. Seulement un tiers des animaux exhibés sont en voie d’extinction. Certains ne sont pas du tout menacés comme les flamands roses, dont les ailes ont été éjointées afin d’empêcher à ces oiseaux de voler et de s’évader. C’est une logique de collection. Selon nous, il faut s’attaquer directement au problème de la protection des habitats et de la lutte contre le braconnage, sur le terrain. On critique souvent ce qui se passe à l’étranger, en France aussi certaines pratiques sont à remettre en question.""Parmi les cas les plus marquants, on peut citer les grands primates comme les orangs-outans, ou encore les panthères des neiges, des animaux solitaires qui se déplacent en temps normal sur de grandes distances, défend-elle. Ce n’est pas du tout adapté." L’association explique avoir contacté la mairie du Ve arrondissement, la Ville de Paris, et le muséum – les lieux étant placés sous la double tutelle du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Près de 1200 animaux vivent à la ménagerie, sur un espace de 5,5 hectares.