À un an de l'ouverture des Jeux paralympiques, les organisateurs ont dévoilé les grandes lignes de la compétition. Pour Michaël Jeremiasz, ancien athlète paralympique et chef de mission Paris 2024, laisser un héritage est essentiel.
"Que doit-on encore faire collectivement pour que l’on ait une place plus juste dans la société ? (...) L'État, la Ville, la Région n'ont jamais autant investi, mais on reste très loin des résultats que nous attendons en tant qu'usager", souffle Michaël Jeremiasz, quadruple médaillé en tennis fauteuil et chef de mission pour le comité d'organisation des Jeux paralympiques de Paris 2024 (Cojop). Ces Jeux paralympiques doivent laisser un héritage, insiste l'athlète lors d'une conférence de presse pour le "J-1 an" des Jeux paralympiques ce lundi.
"Il s’agit de l’utilité sociale que les Jeux paralympiques doivent aujourd’hui incarner, déclare-t-il. Pour le réussir, l’État, les collectivités, les médias, les entreprises et le monde sportif ont tous collectivement un travail considérable à accomplir dans l’année qui vient." Pour le Comité paralympique et sportif français (CPSF), c'est une "opportunité unique" pour rendre la société "plus inclusive".
"L’État, les collectivités, les médias, les entreprises et le monde sportif ont tous collectivement un travail considérable à accomplir dans l’année qui vient"
Michaël JeremiaszChef de mission pour le comité d'organisation des Jeux paralympiques
Pour Michaël Jeremiasz, la réussite de ces Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sont conditionnés à la réussite de ces Jeux paralympiques qui viennent dans la continuité des JO pour le comité d'organisation.
Un "catalyseur du changement de l’opinion publique"
"Ces Jeux sont un véritable catalyseur pour l’opinion publique. Cela a été une prise de conscience des difficultés d’accessibilité que nous avons dans notre pays, se félicite Marie-Amélie Le Fur, la présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF). Mais, nous avons une marche à franchir pour la pratique sportive effective pour les personnes en situation de handicap." En France, seul 1,4% des clubs sportifs français se disent en capacité d'accueillir des personnes en situation de handicap.
"Nous avons une marche à franchir pour la pratique sportive effective pour les personnes en situation de handicap"
Marie-Amélie Le FurPrésidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF)
Pour l'ancienne para-athlète, l'un des enjeux à un an des Jeux paralympiques est que les Français "puissent identifier et connaître les grands visages de l’équipe de France paralympique". 4 400 athlètes doivent participer à la compétition du 28 août au 8 septembre 2024 à Paris et en Île-de-France. Les Jeux paralympiques doivent être un "catalyseur du changement de l’opinion publique".
"Il faut faire en sorte que demain, les Français perçoivent les personnes en situation de handicap, non pas comme des personnes confrontées au quotidien à la difficulté, mais des personnes qui ont été en capacité de les surmonter", explique-t-elle.
→ JO de Paris 2024 : il rêve de qualification aux paralympiques dans un sport méconnu, la Boccia
Elle déplore que les performances des athlètes paralympiques de cet été n'ont pas été "suffisamment relayées et médiatisées". "Il faut vraiment, dans cette dernière année qui nous sépare des Jeux, continuer de parler et de les présenter. Il faut faire en sorte que l’héritage de l’accès à la pratique sportive devienne véritable."