Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a réitéré les mesures de sécurité prises en avril a la suite d'un acte terroriste déjoué, afin d'assurer la protection des églises après les attentats du 13 novembre lors des célébrations de Noël, selon des sources policières.
Dans une circulaire adressée cette semaine aux préfets ainsi qu'aux directeurs de la police et de la gendarmerie, le ministre incite les responsables religieux à renforcer la sécurité à l'entrée des églises notamment durant les messes de Noël.
Le ministre évoque le contexte de très forte menace en France après les attentats du 13 novembre, ajoutant qu'une action visant les églises aurait une "force symbolique". D'ailleurs, dans sa propagande, l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) cible régulièrement les dirigeants "croisés" occidentaux et "le royaume de la Croix", expression semblant désigner l'Europe.
Des consignes déjà données après l'attentat déjoué de Villejuif
Dans sa circulaire, la place Beauvau réitère les consignes déjà données en avril après l'attentat déjoué de manière fortuite à Villejuif (Val-de-Marne). Sid Ahmed Ghlam, un Algérien de 24 ans, avait été arrêté, soupçonné d'avoir fomenté un acte terroriste contre une ou plusieurs églises en région parisienne.Il avait été alors demandé de "limiter le nombre des accès" dans les églises et "d'accorder une attention particulière aux colis ou bagages abandonnés". Il était aussi rappelé la "nécessité de signaler aux services de police et de gendarmerie tout comportement inhabituel".
La France compte quelque 45.000 églises catholiques, auxquelles s'ajoutent 4.000 temples protestants et environ 150 lieux de culte orthodoxes. Des dizaines de milliers de célébrations religieuses auront lieu en France entre le 24 et le 25 décembre.
Plus d'affluence dans les églises après les attentats du 13 novembre
"Il y aura du monde à Noël, et peut-être davantage cette année que d'habitude, en raison de ce que nous vivons en France. Les dimanches qui ont suivi les attentats du 13 novembre, nous avons eu plus d'affluence dans nos églises", relève le père Ribadeau Dumas. "Les gens avaient besoin de se retrouver, de retrouver une intériorité, de réfléchir à la vie en société", analyse-t-il.Selon le porte-parole des évêques, "des consignes de vigilance ont été données, mais il n'y a pas de mesures généralisées". "Jamais le gouvernement n'a demandé d'ouvrir tous les manteaux et tous les sacs à l'entrée des églises", a-t-il ajouté, précisant qu'"un peu plus de 140" lieux de culte catholiques, en raison de l'affluence attendue et de leur notoriété, sont "signalés comme devant faire l'objet d'une surveillance particulière".