L'université Paris 1 se dote d'un nouveau dispositif de prévention des violences sexistes et sexuelles

L'établissement avait déjà un dispositif de lutte contre ce type de violences, mais il était peu connu, notamment des étudiants. L'université s'est associée avec un syndicat étudiant pour améliorer son processus d'alerte et l'accompagnement des victimes.

"Est-ce que je vais avoir des problèmes ?", "Est-ce que des mesures disciplinaires peuvent être prises contre l'auteur de violences ?" : pour répondre à ces questions que se posent souvent les victimes de violences sexistes et sexuelles, l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne lance un nouveau dispositif de prévention.

"Nous avons souhaité faire évoluer ce dispositif cette année, car l'université Paris 1, comme n'importe quelle autre institution, est consciente des enjeux et soucieuse d'accompagner les victimes de manière optimale. Il fallait améliorer le dispositif en mettant en place une plateforme de signalement avec un formulaire qui peut être anonyme et dont le traitement l'est", raconte Soraya Messai Bahri, vice-présidente chargée des Ressources humaines à l'université Paris 1.

Une plateforme a ainsi été lancée avec deux formulaires destinés aux étudiants et aux personnels de l'établissement.

Ensuite, l'alerte est traitée par un premier comité composé de trois personnes qui décide des suites à donner à la plainte. "Cela peut aboutir à la saisine de la commission disciplinaire voire du procureur de la République", poursuit Mme Messai Bahri.

L'ancien dispositif était peu connu

Ce dispositif vient s'ajouter à un précédent qui date de plusieurs années. Manquait-il de notoriété ? Selon elle, seulement une dizaine de signalements ont été faits par les personnels comme les étudiants ces 18 derniers mois.

Le nouveau système, lui, a été élaboré avec une organisation étudiante : le Syndicat Alternative Paris 1 (SAP1). Parmi leurs revendications (entendues), un partenariat avec un organisme extérieur. L'association Women Safe recueille aussi les plaintes et surtout, permet un accompagnement psychologique.

"Le dispositif actuel était défaillant et très peu connu des étudiants. L'année dernière, on a fait passer une pétition pour un dispositif de lutte plus efficace. Nous avons aussi obtenu qu'au moins un membre de chaque association de l'université doive faire une formation de prévention contre les violences sexistes et sexuelles", se réjouit un élu du SAP1.

De nombreux établissements concernés

Ce jeune syndicaliste rappelle qu'une bonne part des agressions se produit entre étudiants, lors de soirées notamment.

Polytechnique, Saint-Cyr, l'École normale Supérieure ou le Conservatoire de Paris : de nombreux établissements scolaires ont été secoués par des affaires de violences sexuelles et de viols. Un questionnaire interne à l'école d'ingénieurs CentraleSupélec avait révélé de nombreux signalements. Suite à ces affaires, le parquet d'Évry (Essonne) a ouvert plusieurs enquêtes pour viol dans quatre grandes écoles situées sur le plateau de Saclay après avoir reçu "plusieurs plaintes".

A Paris 1, "la volonté de la présidence de l'université est que la parole puisse se libérer si des faits de cette nature ont eu lieu. Mais on ne sait pas quelle sera l'ampleur ou la nature des signalements que l'on pourra collecter", résume Soraya Messai Bahri.

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