Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement dans l'affaire d'un proviseur menacé sur les réseaux sociaux pour avoir demandé à une élève de confession musulmane de retirer son voile dans l'établissement.
600 euros d’amende, une obligation d’exécuter un stage de citoyenneté de cinq jours. 3 000 euros au titre du préjudice moral au chef d’établissement et 500 euros pour les frais de procédure.
Le tribunal correctionnel de Paris n'a pas finalement pas suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé une peine d'un an de prison avec sursis et un stage au mémorial de la Shoah.
Le condamné n'aura pas de mention sur son casier judiciaire. L'avocat du proviseur, Me Francis Lec, a déclaré que ce jugement était "incompréhensible au regard de la gravité des faits." "Il s'agit d'une peine beaucoup trop faible", a-t-il réagi auprès de l'AFP, qui espère que le parquet fera appel.
"C'est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien"
Le jeune homme de 27 ans à l’origine des menaces en février 2024, avait été renvoyé devant la justice pour "provocation publique non suivie d’effet à commettre une atteinte volontaire à la vie". Il avait posté un message dans lequel il appelait à "brûler vif" le proviseur de l'établissement situé dans l'est de la capitale.
Le 28 février, le responsable de cette cité scolaire avait exigé qu'une élève majeure de confession musulmane retire son voile alors qu'elle se trouvait dans l'enceinte de l'établissement. Après ces incidents, le proviseur avait anticipé de quelques mois son départ à la retraite. Cette affaire avait suscité une vague d'indignation en France.
L'élève avait, elle a porté plainte pour violence dans l'altercation. Une plainte classée sans suite fin mars pour "infraction insuffisamment caractérisée". "Je regrette profondément et je demande pardon", avait déclaré la jeune femme au tribunal lors de son procès en octobre.