Un temps favori à l’élection municipale parisienne, Cédric Villani finit bien seul sa campagne en étant le seul élu sur ses listes. Pire, il n’arrive pas à entrer au Conseil de Paris.
Figure médiatique ou campagne ratée ? Le résultat est en tout cas cruel pour celui qui avait réussi à créer un élan autour de sa candidature au début de la campagne municipale parisienne.
Car au soir du second tour ce 28 juin, il ne récolte que 13,29% des voix, soit 0,94% des suffrages sur l’ensemble de la capitale. "Ce soir, je ne regrette rien. Je suis allé jusqu’au bout de l’élection, avec mes convictions, avec ma liberté intacte, et ma force de conviction et d’action pour le futur", a-t-il déclaré dans la soirée à France 3 Paris Ile-de-France.
Déjà après le premier tour le 15 mars dernier, le score des listes portées par le mathématicien avaient été très décevant pour lui avec 7,1% des voix.
Début de campagne tonitruant
Première douche froide en juillet 2019 lors de la désignation de Benjamin Griveaux pour l’investiture LREM. Critiques envers la procédure du parti présidentiel, mots insultants de Benjamin Griveaux divulgués dans la presse, Cédric Villani ne lâche pas et promet d’aller jusqu’au bout, même après un entretien avec Emmanuel Macron qui lui demande de se retirer.Croit-il en son destin alors qu’il participe à sa première campagne municipale parisienne en tant que tête de liste ou avait-il déjà senti la faiblesse du candidat Griveaux ? Difficile de répondre, mais le coup de théâtre du retrait de Benjamin Griveaux en février 2020, à un mois du premier tour, vient donner un sérieux coup de frein à sa campagne.
Car on peut penser que le succès de Cédric Villani reposait en grande partie sur les faiblesses de la candidature de l’ancien candidat LREM. C’est ce que tendent à montrer les sondages réalisés de l'époque. Crédité d’environ 15% des suffrages au premier tour à la mi-février, le même score (en comptant la marge d’erreur) que Benjamin Griveaux (environ 19%), il s’effondre avec l’entrée en campagne d’Agnès Buzyn.
Refusant une nouvelle fois toute alliance, les deux candidatures se sont donc atomisées l’une l’autre, sans mettre réellement en danger la maire sortante, Anne Hidalgo, alors qu’ils chassaient tous les deux sur son électorat, laissant la place de principale opposante à Rachida Dati.
Futur politique en pointillé
A Paris, si son poids politique est plus que relatif, peut-être que certaines de ses idées resteront dans le débat. Il l’a ainsi martelé pendant toute la campagne : "Paris est trop petit par rapport aux capitales dans le monde", et d’ajouter : "On ne peut pas travailler sur les mobilités dans Paris sans avoir la vision globale en tête."Cédric Villani l’assure, sa volonté de poursuivre la politique reste intacte. Ce dernier reste député de la 5e circonscription de l’Essonne. Mais la rupture paraît consommée avec le parti présidentiel. Après ce fameux entretien avec le président de la République en janvier dernier où il a refusé de se retirer, il est ainsi mis au banc du parti.
Il est désormais vice-président du Groupe Écologie démocratie solidarité à l’Assemblée nationale, groupe dont de nombreux membres sont des anciens de LREM comme son président, Matthieu Orphelin (lui-même démissionnaire de La République en Marche et proche de Nicolas Hulot). Elu grâce à l’étiquette LREM en tant que député, Cédric Villani n’aura pas réussi à être élu grâce à son nom.