Ouverture à la concurrence des bus à Paris : après Anne Hidalgo, des élus franciliens de gauche demandent un report

Plus de 250 élus de gauche franciliens demandent à la Première ministre Elisabeth Borne le report de l'ouverture à la concurrence du réseau de transports en Île-de-France, prévu début 2025 pour les bus.

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Dans deux ans presque jour pour jour, soit le 1 janvier 2025 prochain, le réseau de bus de Paris et celui de sa petite couronne seront officiellement ouverts à la concurrence.

Aujourd'hui, ce mardi 2 janvier, 250 élus franciliens, des maires (Anne Hidalgo), des élus locaux ou parlementaires (Olivier Faure, Mathilde Panot, Sandrine Rousseau, Pierre Laurent...) ont adressé une lettre à Elisabeth Borne lui demandant de "surseoir (au) processus de privatisation pour l'ensemble des transports d'Île-de-France" en "intervenant" auprès de Valérie Pécresse, la présidente de l'autorité régulatrice des transports, Ile-de-France Mobilités (IDFM).

Ils craignent une dégradation du service, de la qualité et de la sécurité pour les usagers. Selon eux les offres l es "moins-disantes" sur le plan social "ont été privilégiées par IDFM dans les premiers lots publiés".

La présidente LR de la région Île-de-France appelle à l'ouverture au secteur privé des lignes de bus aujourd'hui exploitées par la RATP. Pour les signataires du courrier, " la mise en concurrence et les conditions de travail actuelles et futures affectent gravement la qualité de service et la sécurité des usagers", notamment parce que " les offres les moins-disantes" sur le plan social " ont été privilégiées par IDFM dans les premiers lots publiés".

"Fortes tensions"

Mi décembre, la maire PS de Paris Anne Hidalgo avait déjà écrit à Elisabeth Borne pour lui demander le même report, et ce afin de " permettre aux Jeux olympiques et paralympiques de se tenir dans les meilleures conditions".

Alors que le réseau connaît actuellement une pénurie de chauffeurs (il en manque encore 1 800), l'édile craint de fortes perturbations pour les JO.

L'ex-candidate à la présidentielle aurait ainsi écrit à la Première ministre que "l e réseau de transport en commun francilien […] connaît comme vous le savez de fortes tensions. Aussi, à l’approche des Jeux, je souhaite vous alerter sur les risques majeurs que fait peser la mise en œuvre de la mise en concurrence du réseau de bus sur l’offre de transports et sur l’organisation de ce grand événement", comme le mentionne l'article de Florent Hélaine et Sébastien Compagnon.

La fin du monopole redoutée

Mouvements sociaux, grèves, continuité du service et dégradations des conditions de travail sont autant de problématiques soulevées par la maire PS, alors que l'attribution des douze lots parisiens aux différents opérateurs devrait se faire courant 2023, par appels d'offre.

Des interrogations déjà soulevées par Vincent Gautheron en février dernier, inquiet du sort des salariés des réseaux de bus, qu'il exprimait en ces termes : " Dans les transports, 70% du prix de production des services sont liés à la masse salariale. Le seul levier sur lequel les entreprises vont jouer pour faire l’offre financière la plus basse et obtenir les marchés, c’est la baisse des salaires et la dégradation des conditions de travail. Ça pose aussi la question de l’attractivité du métier de conducteur, avec des difficultés pour recruter des machinistes à l’avenir."

La fin du monopole de la RATP, seul opérateur sur le réseau de bus francilien actuellement, pose aussi de nombreuses questions. Selon la maire de Paris, " la reprise des biens affectés à la RATP […] viendront lourdement perturber Ile-de-France Mobilités et la RATP dans la préparation des Jeux Olympiques et paralympiques."

Reste à savoir si un tel report est envisageable, aussi bien pour l'exécutif que pour Ile-de-France Mobilités, en charge d'organiser ce processus de privatisation depuis qu'il a été décidé en 2009. Entre 2023 et 2039, les lignes Transilien seront à leur tour mises en concurrence, avant que les métros et les tramways ne connaissent le même sort en 2040. 

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