Le Jt de France 3 Ile-de-France s'installe ce jeudi au salon de l'agriculture qui se tient porte de Versailles à Paris. A cette occasion, nous vous proposons de découvrir la future grande ferme urbaine en construction sur le toit du pavillon 6 du parc des expositions.
Le salon de l'agriculture fermera ses portes dans quelques jours mais cette ferme là est destinée à rester et produire des fruits et des légumes. Sur un toit, à deux pas du périph...Imaginez une grande ferme sur le toit du pavillon 6 du parc des Expositions de Paris. 14.000 mètres carrés, soit deux terrains de foot, cultivés et produisant à terme 300 kilos de fruits et de légumes de saison par jour. Ce projet de grande ferme urbaine fait partie du réamanégement du parc des expositions de la Porte de Versailles.
Lorsqu'elle sera terminée en 2022, ce sera la plus grande ferme urbaine sur un toit en Europe, selon Auriane Roussel, porte-parole de Nature Urbaine, la société qui supervise ce projet d'agriculture urbaine.
Coût total de l'investissement : 700 000 euros que Nature en ville, la société chargée du projet espère rentabiliser en vendant les productions.
Totalement privé, ce projet souhaité par le gestionnaire du parc, Viparis, n'est pas inscrit dans le plan Parisculteurs financé par la mairie de Paris, qui a déjà permis en quelques années l'éclosion d'une constellation de jardins partagés, micro-fermes, toits cultivés ou caves à champignons dans la capitale.
L'agriculture urbaine a le vent en poupe
Deux sociétés, Agripolis et Cultures en ville sont chargées de la mise en oeuvre de cet immense potager sous la direction de Nature Urbaine.Des fruits et des légumes d'une trentaine d'espèces différentes y seront cultivés chaque jour par une vingtaine de maraîchers. Objectif : approvisionner des restaurants du quartier mais aussi les cantines des écoles. Les riverains pourront y cultiver un lopin de terre moyenant une participation financière. Des visites pédagogiques et des ateliers y seront également organisés.
Notre objectif est autant de produire des légumes en ville en suivant les saisons que de reconnecter les citadins à leur alimentation, affirme Auriane Roussel.
Aéroponie et hydroponie
Deux techniques de culture sont prévues, développées par la start-up Agripolis, spécialisée dans les fermes perchées sur des centres commerciaux : l'aéroponie et l'hydroponie.Dans des cultures en aéroponie, des tubes verticaux troués accueilleront les racines d'herbes aromatiques, des salades, des fraises, des radis... Elles seront douchées d'une vapeur d'eau et de nutriments, pour moitié naturels et pour moitié de synthèse.
Pour d'autres cultures, en hydroponie, poivrons, aubergines, tomates ou courges pousseront en bac sur un substrat de déchets de noix de coco broyés, irrigués par le même liquide nutritif.
Reste deux inconnues de taille : le climat et la pollution. A la différence de la ferme urbaine de Lyon et du modèle d'Agricool, où humidité, température, gaz carbonique et lumière sont contrôlés par ordinateur, les cultures ici seront exposées aux intempéries, sans serre protectrice. La proximité du périphérique et ses 1,3 millions de véhicules par jour soulèvent également quelques interrogations.
Dans un article du Parisien, Clément lebellé, co-fondateur de l'entreprise Cultures en Ville se veut rassurant : "Un lavage à l'eau des légumes et fruits permet de retirer 99 % des particules fines venant de la circulation automobile".
Alors que le Salon de l'agriculture fermera ses portes ce week-end, la ferme urbaine débutera ses activités fin avril avec, dans un premier temps, 4.500 mètres carrés cultivés pour une production de 300 kilos de fruits et légumes par jour.