Périphérique à 50 km : "je vous confirme que nous baisserons la vitesse", nouvelle passe d'armes entre la mairie de Paris et Clément Beaune, le ministre des Transports

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La mairie de Paris entend bien baisser de 70 à 50 km/h la vitesse sur le périphérique après les JO 2024. Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d'Anne Hidalgo, répond au ministre des Transports qui ne souhaite pas voir la vitesse de cette autoroute urbaine abaissée. Un débat très politique.

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"Je vous confirme que nous baisserons la vitesse", a déclaré lors d'une conférence de presse Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d'Anne HIdalgo, qui souligne qu'un maire "peut, dans le cadre de ses pouvoirs de police, diminuer la vitesse au motif de la sécurité ou de l'environnement".

L'élu avance des arguments environnementaux. "Notre analyse, c'est que l'on peut baisser la vitesse pour des enjeux environnementaux comme on le souhaite", disant se baser sur une "interprétation de la loi" du ministre de l'Intérieur dans un écrit remontant à 2019. Et de poursuivre : "Le seul segment" du périphérique sur lequel le gouvernement "peut décider de la vitesse, c'est autour de Balard", en raison du bâtiment du ministère de la Défense classé parmi les sites sensibles, a-t-il assuré.

"Une posture politicienne"


Si le ministre "entend faire obstacle" au projet de la mairie, "qu'il nous précise comment il compte le faire", a encore dit en conférence de presse Emmanuel Grégoire, reprochant à M. Beaune une "posture purement politicienne qui n'est fondée sur rien".

Plutôt que de défendre une "vraie mesure sociale", M. Beaune, "candidat à la mairie de Paris", préfère "tordre le bras à la Ville de Paris", a abondé Fatoumata Koné, cheffe des élus écologistes de Paris.

A noter que Clément Beaune et Emmanuel Grégoire figurent parmi les candidats putatifs pour succéder à Anne Hidalgo à l'Hôtel de Ville lors des prochaines élections municipales en 2026.

Plus tôt jeudi, le ministre des Transports a affirmé que l'Etat ne validerait pas fin 2024 la limitation à 50 km/h sur le périphérique parisien voulue par la mairie de Paris après les Jeux olympiques. "Je pense que ce n'est pas une bonne idée à court terme d'avoir cette limitation de vitesse", a-t-il expliqué sur Franceinfo ce jeudi matin.

A lire également : Périphérique à 50 km/h : quelles sont les conséquences pour notre santé ?

La mairie de Paris a expliqué fin novembre sa volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h après les Jeux olympiques d'été (26 juillet-11 août 2024), en plus de réserver une des voies au covoiturage - une révolution censée protéger l'environnement mais qui suscite, depuis, une vive polémique politique.

Selon la mairie, cette mesure a surtout pour objectif de réduire la pollution et les nuisances sonores, notamment la nuit pour les 500.000 personnes qui vivent à proximité immédiate de cet axe, souvent dans des quartiers populaires.

Le périphérique, un des principaux axes urbains d'Europe, est emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules, franciliens en majorité, et circulant à 80% avec pour seul occupant, leur conducteur. 

Un bras de fer politique

Si ce nouveau bras-de-fer entre l'Hôtel de Ville et l'Etat s'inscrit dans une longue liste ces derniers mois (temps de travail des agents municipaux, déplacement des consommateurs de crack, réforme des retraites...), il renforce les tensions politiques à sept mois des Jeux olympiques de Paris que les trois pouvoirs politiquement opposés (gouvernement macroniste, région à droite et mairie à gauche) doivent mener à bien ensemble.

Fin novembre, Anne Hidalgo avait déclenché une précédente polémique en déclarant qu'"il y a des endroits où les transports ne seront pas prêts" pour les JO "parce qu'il n'y aura pas le nombre de trains et la fréquence".
Après avoir évoqué une "trahison politique", Clément Beaune a accusé jeudi Anne Hidalgo de "cracher sur notre pays en disant 'on est nuls, on n'est pas prêts, on n'y arrivera pas'".

Autre pomme de discorde : ce mardi, la mairie de Paris a demandé à Valérie Pécresse de revenir sur le quasi-doublement du prix du billet de métro décidé pour financer l'effort supplémentaire pendant les JO.
"Ce sont d'abord les Franciliens, les Français qui vont payer cette tarification exceptionnelle que rien ne justifie", a redit jeudi M. Grégoire.

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