Périphérique à 50km/h : "Les temps de trajet risquent d’être rallongés, on devra se déplacer encore plus tôt pour travailler"

Transporteurs, hôtellerie-restauration… Alors que la mairie de Paris va abaisser la vitesse du périphérique dès le 1er octobre, des organisations patronales pointent du doigt les conséquences de la mesure pour "les engagements professionnels des Franciliens" et "les métiers non télétravaillables (...) et en horaires décalés".

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"Aucune étude préalable", décision "solitaire" et "unilatérale"... Dans un communiqué commun publié lundi, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Paris Île-de-France, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) Paris Île-de-France, Mobilians Île-de-France, la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) Île-de-France, et l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) Île-de-France dénoncent l’abaissement de la limitation de vitesse de 70 à 50 km/h sur le périphérique, dès le mardi 1er octobre.

Ça va se répercuter sur nos clients

Richard, gérant d’une entreprise de transports

"Les premiers pénalisés sont toujours ceux qui travaillent", réagit Richard, gérant d’une entreprise de transports et membre de la CPME, auprès de France 3 Paris Île-de-France. "Il y a plus de banlieusards que de Parisiens sur le périphérique, on dirait que ce n’est pas pris en compte. Je fais surtout des déménagements de bureaux pour des entreprises à Paris et en banlieue. Il y a déjà beaucoup de bouchons. Les temps de trajet risquent d’être rallongés, on devra se déplacer encore plus tôt pour travailler", s’inquiète-t-il.

"Avec un périphérique encore plus chargé, nos transports risquent sans doute de prendre entre 10 et 20% de temps supplémentaire. Et ça va se répercuter sur nos clients. Certaines voitures vont se déporter sur d’autres axes comme l’A86 ou le boulevard des Maréchaux, si c’est complètement bloqué. On subit, on n’a pas notre mot à dire. Ils veulent réduire la place de la voiture mais en échange, il faudrait proposer des aménagements et des alternatives avec plus de transports en commun", poursuit le transporteur.

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"Il n’y a eu aucun débat"

Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris Île-de-France, se dit "favorable aux mesures de bon sens qui améliorent la circulation, la santé et la qualité de vie à Paris", mais dénonce "un programme écologique punitif". "Pour cette annonce, il n’y a eu aucun débat, c’est là où le bât blesse. On invite les acteurs économiques à avoir une démarche sociétale mais là, on nous exclut de la discussion. On est mis devant le fait accompli, comme pour les voies sur berges", déclare-t-il.

Il craint des "conséquences multiples" : "Zone à trafic limité, zone à faibles émissions… Avec toutes les contraintes qui pèsent sur les déplacements, beaucoup d'entrepreneurs refusent de venir travailler à Paris, c’est trop chronophage et c’est stressant. On ne sait pas quand on arrive ni quand on repart. Et les collaborateurs habitent rarement à Paris pour des questions de loyers. Avec la réduction de la vitesse, ceux qui prennent leur voiture devront partir encore plus tôt, et reviendront encore plus tard. L’autre inquiétude, c’est aussi la désertification des commerces parisiens."

Les livreurs qui viennent de Rungis ou d’ailleurs seront aussi pénalisés

Frank Delvaux, président de l’UMIH Paris Île-de-France

De son côté, Frank Delvaux, président de l’UMIH Paris Île-de-France, déplore également une "mesure assez arbitraire". "Aujourd’hui, le périphérique est utilisé par beaucoup de Franciliens. Plus de 60% des gens qui travaillent dans l’hôtellerie-restauration dans la capitale n’habitent pas à Paris. Le soir ou le matin, les gens ont des horaires décalés et il n’y a pas forcément de transports en commun adaptés", argumente-t-il.

"Les livreurs qui viennent de Rungis ou d’ailleurs seront aussi pénalisés. Beaucoup d’établissements sont livrés très tôt le matin, à des horaires où ça circule encore bien. Je pense aussi aux artisans. Si tout le monde avait les moyens d’habiter à Paris, on serait tous heureux… Malheureusement beaucoup de professionnels doivent utiliser le périphérique pour travailler", ajoute Frank Delvaux, qui déplore "l’absence d’étude d’impact préalable" vis-à-vis notamment de la pollution, et met en avant "l’installation de nouveaux équipements concernant l’isolation et les revêtements antibruit, comme le préconise la Région".

Comme Frank Delvaux, la FNTR Île-de-France déplore la pérennisation des voies olympiques pour le covoiturage comme une "mesure imposée qui risque de peser sur nos activités avec encore plus de congestion". Pour ce qui est de la limitation de vitesse, l’organisation appelle également à organiser des concertations avec tous les acteurs économiques pour "trouver une solution".

Contactée, la Ville de Paris n’a pas répondu à nos sollicitations.

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