C'est un lieu exceptionnel, les anciennes usines Babcock à la Courneuve sont devenues le temple du graffiti et du street-art. Désaffectées, les halles ont été investies par de nombreux artistes avant leur prochaine réhabilitation. Des visites guidées sont organisées tout au long du mois d'octobre.
À la Courneuve ce jour-là (Seine-Saint-Denis), c'est un peu un musée clandestin dans lequel pénètre une classe de CM1. Des halles monumentales dont les murs sont recouverts de centaines d'œuvres.
Depuis 2020, près de 140 artistes sont intervenus ici librement pour peindre, graffer ou créer des installations à base d'objets trouvés sur place. Une véritable cathédrale du graffiti.
"Il n'y a aucune forme de censure donc, effectivement, on trouve absolument tous les styles. On peut trouver du tag vandale, donc la signature très rapide, à la base de toute l'histoire du graffiti. On va trouver de l'art abstrait, contemporain, du figuratif, de la peinture au rouleau, au pinceau, à la bombe, à l'extincteur" liste Meuh, graffeur et guide de visites graffiti à la Babcockerie.
Avant sa réhabilitation, des visites guidées gratuites permettent au grand public et aux scolaires de découvrir ce lieu exceptionnel.
Transformer la ville sans raser son passé
L'usine Babcock a fermé définitivement en 2012. Pendant plus d'un siècle, on y a fabriqué des chaudières industrielles. Le maire actuel de La Courneuve y a travaillé au début des années 80 comme dessinateur : "C'est intéressant qu'on ne construise pas la ville en faisant table rase mais en régénérant des lieux pour qu'ils aient un usage nouveau et qu'ils permettent d'irriguer à nouveau le territoire et de rendre des services à la population" souligne Gilles Poux.
D'ici à 2025, les halles seront transformées en espace culturel au sein d'un nouveau quartier. Il reste seulement quelques semaines pour admirer ces œuvres et découvrir cet endroit unique en son genre.