Encore quelques nuits avant de le voir passer. Le Père Noël arrive dans les maisons, le 25 décembre. Un illustre personnage que campe Pascal Poullain, 60 ans. Cela fait déjà cinq hivers de suite que ce Parisien parcourt la France, pour délivrer la joie, et des cadeaux pour les plus sages.
Et si le Père Noël était encore plus proche que vous ne le pensiez ? Depuis 5 ans, Pascal Poullain, comédien mais aussi "mannequin sénior", sillonne toute la France. Il incarne le Père Noël dans plusieurs endroits, à l'occasion des fêtes de fin d'année.
Un costume que cet habitant de Paris et de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), "60 ans en vrai et 252 ans pour de faux" endosse "avec plaisir". Cette année encore, son agenda est rempli à bloc : "Je suis à Aulnay-sous-Bois toute la journée de samedi, puis Vincennes, dimanche matin et il y a encore d'autres villes à venir, comme Chaville et Paris."
Dans cette course effrénée, doté "de vraies bottes sur mesure, de gants en cuir blanc d'Italie, d'une ceinture des États-Unis et d'un costume confectionné par la costumière de la chanteuse Zaz", Pascal Poullain alias Père Noël (ou l'inverse, on vous laisse choisir) a pris le temps de se raconter. De nous dévoiler sa vie en tant que le plus célèbre bonhomme rouge. Portrait.
La bonne humeur à toute épreuve
Ce jeudi 21 décembre, le traîneau de Pascal Poullain s'arrête au supermarché Leclerc de Vernon (Eure). Il y est du 18 au 22 décembre : "Je fais le trajet en voiture, tous les jours, depuis Cergy". Alors qu'il est avec nous au téléphone, il prend toujours le temps de préserver la magie. Aux clients qui se demandent avec qui Père Noël est en communication, sa réponse claque du tac-au-tac : "J'ai l'usine en Laponie au téléphone, c'est pour vérifier que tout se passe bien."
Une bonne humeur et une répartie qu'il doit à ses astuces : "La magie de Noël et le jus d'orange, s'amuse-t-il. Bien dormir aussi, puisque je me lève à 6h30, et je pars à 7h30. Je prends soin d'arriver sur les lieux, 45 minutes avant, pour m'habiller et ne pas décevoir les enfants et les parents. Être propre, sentir bon, avoir une barbe entretenue et huilée, c'est très important."
Ces dernières semaines, il est appelé partout. "Depuis la mi-novembre, ça n'arrête pas. Entre les sociétés, les arbres de Noël, le tournage de l'émission 'Les douze coups de Noël' pour TF1, et 'le concours du meilleur croque-monsieur' pour France 3 Paris-Île-de-France. Je travaille 7 jours sur 7." Pascal Poullain sillonne toute la région francilienne, mais aussi le reste de la France.
Une propagation de joie permanente
Des supermarchés, et d'autres lieux, qui lui créent des souvenirs émouvants : "L'année dernière, j'étais en Corse, dans une grande chaîne de supermarchés. Ils ont été adorables avec moi, et m'ont accordé quelques matinées pour pouvoir aller voir les enfants malades, dans les services pédiatriques des hôpitaux, comme Père Noël. J'étais accompagné de la Mère Noël, Stéphanie (NDLR : sa femme). À Furiani, en Haute-Corse, il y avait cette petite fille, qui est revenue tous les jours pendant un mois. Elle est triste, car je ne pouvais pas revenir cette année : je vais lui envoyer un colis et je lui envoie des bisous."
Assez suffisant pour le faire pleurer, "mais jamais devant les enfants, toujours quand je sors du service hospitalier". Il dit ne pas pouvoir "s'en empêcher". Des émotions fortes qu'il a ressenties aussi en Île-de-France : "C'était chez Emmaüs, dans les communautés de Berne-sur-Oise, et de Cergy-Pontoise. J'y suis resté 4 jours, deux dans chaque section. J'ai pu voir les émotions dans les yeux des compagnons, des gens qui viennent me voir en Père Noël. C'est ce qui me plaît."
Il s'attache à jouer son rôle jusqu'au bout, "pour tous, de 2 à 99 ans" : "Il faut entrer dans le rôle, même pendant le repas, je reste le Père Noël. Je ne dis pas de gros mots, je me planque pour partir, par exemple, décrit-il. Durant l'été, cela me poursuit : sur la plage, j'ai entendu 'regarde, il y a le Père Noël', du fait de ma barbe. À tel point que je songe à acheter un maillot rouge. Je ferai toujours Père Noël car j'adore ça, j'ai tout le monde qui sourit et qui est heureux."
Même si c'est parfois difficile de convaincre tout le monde pour les séances photos. La faute à des raisons parfois insolites. "Jusqu'à 2 ans, les enfants pleurent. De 2 à 4 ans, on peut faire les photos sans problème. Après, jusqu'à 6 ans, c'est un non catégorique. De 6 à 8 ans, ils sont fiers, contents car on peut envoyer les photos aux parents ou aux grands-parents. Au-dessus de 10, 11 ans, ils ne croient plus au Père Noël", ajoute-t-il.
Un Père Noël attentif au monde de l'image
Avant de se grimer en Père Noël, Pascal Poullain était fasciné par "l'univers de l'image". Avant, il avait débuté en tant que photographe de presse, pendant très longtemps. Il a même été JRI, "journaliste reporter d'images", y compris à France 3. Sans compter ses fonctions de directeur de casting pendant 14 ans, de 1994 jusqu'à 2008. Il devient alors ce qu'il est actuellement : "Derrière la caméra, je suis passé devant. La mode était aux personnes âgées, aux cheveux blancs, j'ai profité de cette mode-là et c'est ainsi que je suis devenu 'mannequin sénior'".
Pascal Poullain est aussi devenu comédien. "Je fais ça pour mon plaisir : comme j'ai 60 ans, je peux me permettre de choisir. Comme ex-directeur de casting, j'ai encore quelques personnes qui me font tourner, ça me plaît. J'ai joué des rôles dans quasiment toutes les séries françaises, comme 'biker', grand-père ou encore vieux rocker. Dans Astrid et Raphaëlle, avec Lola Dewaere, j'ai incarné un sans-domicile fixe. Un passant qui passe, dans la série Lupin, sur Netflix. Pour une série américaine, c'était Victor Hugo, du fait de ma longue barbe", détaille-t-il.
Cette barbe lui sert, dans le même temps, pour le milieu de la pub : "On a couru les pubs, comme Père Noël pour Aldi, SFR, pour des barbiers." Des œuvres utiles, d'après lui. "Ce que je fais à longueur d'année pour les marques, me permet d'offrir aux enfants ma présence, les peluches, les 'à côté' que je fais, et ce dont je suis fier", se justifie Pascal Poullain.
Des plans de carrière qui l'ont tenu à cœur, en accord avec ce qu'il aimait dire aux candidats reçus quand il était directeur de casting : "Soyez vous-même, on viendra vous chercher pour vous." Une bienveillance que le public rend bien, à ce Père Noël généreux.