A 300 jours des JO, la mairie de Paris alerte sur la "recrudescence importante" de punaises de lit et interpelle le gouvernement. Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d'Anne Hidalgo appelle à la tenue d'assises de lutte contre ce parasite.
"Les punaises de lit sont un problème de santé publique et doivent être déclarées comme tel. Il faut que l'État réunisse urgemment l'ensemble des acteurs concernés afin de déployer un plan d'action à la hauteur de ce fléau alors que la France entière s'apprête à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques en 2024", écrit Emmanuel Grégoire (PS), le premier adjoint de la maire Anne Hidalgo, dans une lettre adressée à la Première ministre Élisabeth Borne.
Des assises de la lutte contre les nuisibles
Emmanuel Grégoire réclame l'organisation d'"assises de la lutte contre les nuisibles", que l'Agence régionale de santé (ARS) "mette en œuvre un mécanisme de déclaration obligatoire et accompagne les particuliers par une prise en charge financière" ou que "le risque psychologique après une telle infestation soit pris en charge".
Ces petits insectes de la taille d'un pépin de pomme, qui se nourrissent la nuit, principalement de sang humain, se cachent le plus souvent dans les matelas et les sommiers et sont transportés dans les vêtements et les bagages. Les punaises de lit, réapparues depuis les années 1990, ont infesté plus d'un foyer sur dix en France ces dernières années."Toutes les grandes villes sont concernées, dès qu’il y a un brassage de population", explique l’entomologiste Jean-Michel Bérenger, co-fondateur de l’Institut National d’Etude et de Lutte contre la Punaise de lit (Inelp). Le spécialiste de ces parasites, l'affirme également, les infestations sont un vrai problème de santé publique.
►Punaises de lit dans les trains et au cinéma : "fléau" ou "psychose" ?
Des aides financières
Le premier adjoint d'Anne Hidalgo propose ce vendredi sur franceinfo d’intégrer "au contrat d'assurance habitation" le risque d’être infecté par des punaises de lit "pour faire en sorte que personne ne renonce à traiter parce qu'il n'y a pas d’argent". Car se débarrasser des parasites peut coûter cher : 866 euros en moyenne par an et par ménage selon l’Anses. De nombreux locataires modestes ne peuvent pas traiter leur appartement : "C'est trop cher, donc des gens renoncent à traiter leur appartement et une fois que leur appartement est infesté, ça contamine les appartements voisins", ajoute Emmanuel Grégoire. La Ville de Paris prend en charge pour les foyers les plus modestes les mesures d'éradication des punaises de lit dans les appartements. "Ça me paraît important, cette mesure d'aide financière.", répète-t-il.
Cinémas, trains, zone d'attente
"Disparue de la vie quotidienne dans les années 1950, la punaise de lit a fait son retour dans de nombreux pays développés depuis les années 1990. La recrudescence des infestations (...) s’explique en partie par l’évolution de nos modes de vie de plus en plus nomades, par nos modes de consommation favorisant l’achat de seconde main et par la résistance croissante développée par les populations de punaises aux insecticides", retrace un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
Ces dernières semaines, des usagers de cinémas, de trains, de lieux publics ont dénoncé la présence de ces insectes. Des associations avaient également alerté sur l'infestation de la zone d'attente de l'aéroport de Roissy. Un conducteur de métro sur la ligne 8, a également fait un signalement. Il aurait aperçu des punaises de lit dans sa cabine. La Ratp assure avoir retiré de la circulation le train par mesure de précaution.