"Il faut cultiver notre jardin". Avec l’opération "Un carré pour la biodiversité", c’est encore plus simple, il s’agit presque de ne rien faire - et surtout de laisser faire la nature ! A vous de trouver 1 m2 minimum à laisser en friche puis d'observer le résultat le printemps venu.
Comme l’écrivait Voltaire à la fin de son conte philosophique Candide, une des clés du "meilleur des mondes possible" pourrait résider dans le fait de "cultiver son jardin". Mais pour ceux qui n’ont pas la main verte ou pas le temps ou tout simplement pas de jardin, une opération propose de préserver un mètre carré pour la biodiversité. Et peut-être aurez vous la chance d’observer des papillons ou même des orchidées sauvages.
Regarder cette video : l’histoire d’une Alice au Pays des Insectes, un court-métrage d'animation réalisé par Morgane Boullier sur une initiative du CPIE du Périgord LimousinDéjà près de 80 000 m2 depuis le lancement de l’opération
L’initiative revient au réseau des CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement). Il déploie sur toute la France la démarche « Un Carré pour la Biodiversité » qui invite les particuliers, les entreprises, les écoles, ou encore les collectivités, à découvrir près de chez eux une extraordinaire biodiversité « ordinaire », utile à tous. Les CPIE accompagnent les acteurs dans la mise en place de ce programme facile d’accès et qui s’adapte à tout les publics, grâce à un mode d’emploi très simple.Comment ça marche ou comment faire pour ne presque rien faire ?
- 1 - Je délimite mon carré
- 2 - Je signe la charte
La charte est disponible ci-dessous, et vous pouvez la retourner par mail à contact@cpie-perigordlimousin.org
Pour signer la charte d’engagement et la retourner, télécharger la charte d’engagement “Un carré pour la biodiversité”
- 3 – Je laisse la nature faire !
- Pourquoi ne pas tondre ?
A partir du moment où vous arrêtez de tondre, toutes les plantes, qui se faisaient scalper à peine avaient-elles pointé le bout de leur nez, vont enfin pouvoir dépasser l’horizon de votre gazon.
- Pourquoi faucher ? Finalement…
Sous nos latitudes, un milieu laissé à l’abandon aura naturellement tendance à se transformer en forêt de chênes, stade le plus évolué. On parle de climax.
Par contre, cette fauche n’a lieu qu’en septembre, quand toute la faune et la flore du Carré a eu le temps de terminer son cycle de reproduction.
- Pourquoi ne dois-je pas utiliser de pesticides sur mon carré ?
- Pourquoi ne dois-je pas arroser ou apporter d’engrais à mon carré ?
- Pourquoi ne dois-je pas semer dans mon carré ?
- 4- Je partage mes observations
Des outils d’identification sont à votre disposition dans la rubrique ressources, sur le site open sciences !
Vous n’avez aucune idée de l’identité de cet hôte ? Surtout pas de panique ! Transmettez nous une ou plusieurs photographies et nous essayerons de vous aider.
N’hésitez pas à communiquer sur votre carré et à inviter vos amis à vous rejoindre dans cette expérience !
Chaque mois, entre mars et septembre, une espèce sera mise en lumière avec son observatoire associé !
- 5- Je prépare mon carré pour l’hiver
Des découvertes accessibles à tous
Un carré pour la biodiversité est un Observatoire local de la biodiversité.Il s’adapte à tous les territoires et à tous les publics : adultes, enfants, professionnels, collectivités…
En laissant « un carré » de jardin à l’état naturel jusqu’à la fin de l’été (sans coupe, ni engrais, ni pesticide), les participants peuvent alors observer, seuls ou en groupe, les espèces végétales et animales qui s’y développent. Le « Carré pour la Biodiversité » constitue un véritable support pédagogique d’observation et d’investigation scientifique, à la découverte d’un grand nombre d’espèces pourtant communes, mais pas si connues de tous.
Des protocoles au choix sélectionnés par l’observateur
Pour faciliter les observations et analyser les données recueillies, les participants utilisent un ou plusieurs protocoles scientifiques choisis en fonction des espèces présentes localement, du milieu d’observation ou du niveau des participants.La plupart des protocoles proposés par les CPIE sont établis par le Muséum national d’Histoire Naturelle, dans le cadre de son programme de sciences participatives, Vigie-Nature. En venant compléter ces bases de données, les participants contribuent à améliorer le niveau de connaissance des scientifiques sur la répartition et l’abondance des espèces sur tout le territoire français.
Cette démarche est également l’occasion pour les participants de prendre conscience de l’impact des pratiques d’entretien dites conventionnelles (utilisation de désherbants, engrais, pesticides, tonte, arrosage...) pour, à terme, se tourner vers des pratiques alternatives, plus favorables à la biodiversité et à la préservation des milieux.
Et à Paris ?
Depuis 2015, il existe un permis de végétaliser si vous n’avez pas de carré de jardin. Comme l’affirme la Mairie de Paris sur son site : "Si vous rêvez de devenir le jardinier ou la jardinière de votre quartier, le permis de végétaliser est fait pour vous ! Il vous permet de disposer d’un site de votre choix, et surtout, de vous occuper vous-même de ce petit bout de jardin inédit. Toutes les idées sont les bienvenues. Installer une jardinière au coin de sa rue pour y faire pousser des fleurs, faire courir des plantes grimpantes sur un mur, transformer un potelet en installation végétale… Toutes ces interventions participent au projet global de végétalisation de la ville, et fleurissent ici et là dans Paris. La démarche est simple : La demande se fait ici en quelques clics. Un kit de plantation comprenant de la terre végétale et des graines peut même vous être fourni sur demande. Le permis est délivré pour une durée de 3 ans, renouvelable tacitement."Exemple à suivre ailleurs
Jardiner ma rue - Depuis le printemps 2017, La Ville de Rennes offre aux amateurs de jardinage la possibilité de végétaliser certains espaces du domaine public, notamment les fonds de trottoir le long des murs des habitations, sur 15 cm de large et 15 cm de profondeur. Il devient alors possible de fleurir la façade de sa maison, d'avoir un pied d’arbre ou un espace sablé sur trottoir. Plus de 2 km de trottoirs sont végétalisés à Rennes.À Toulouse, un botaniste met en lumière les plantes sauvages qui poussent au milieu du bitume.
De mystérieuses inscriptions à la craie sont apparues dans les rues de Toulouse. On les doit au botaniste Boris Presseq. Son but : mettre en lumière les plantes sauvages qui poussent au milieu du bitume.