À partir de mardi, la cour d'assises de Paris jugera le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd pour son évasion en hélicoptère d'une prison de Réau, en Seine-et-Marne en juillet 2018. Le procès est prévu jusqu'au 20 octobre.
Les images filmées par d'autres détenus avaient fait le tour des médias. L'évasion en hélicoptère de la prison de Réau en Seine-et-Marne par Rédoine Faïd en 2018 fera l'objet d'un procès devant la cour d'assises de Paris à partir de ce mardi.
Le braqueur multirécidiviste sera jugé avec onze autres personnes. Les accusés comparaîtront notamment pour "évasion en bande organisée", "détournement d'aéronef" et "association de malfaiteurs."
Une évasion spectaculaire
Le 1er juillet 2018 vers 11 heures un commando de trois hommes encagoulés, conduit par un pilote pris en otage au prétexte d'un baptême de l'air, se pose dans la cour d'honneur de la prison. Pendant qu'un homme reste dans l'hélicoptère, son arme braquée sur la tête du pilote, les deux autres sortent en jetant des fumigènes.
L'un monte la garde Kalachnikov au poing, le second, un brassard "police" au bras, fait sauter à la disqueuse les verrous du couloir des parloirs, où se trouvent Rédoine Faïd avec son frère Brahim.
Le commando avait profité de l'absence de filins de sécurité à l'époque. Libéré, le braqueur se dirige vers l'hélicoptère repart sans qu'aucun coup de feu ne soit tiré. Après trois mois de cavale, il avait été retrouvé chez une amie à Creil dans l'Oise, ville où il a grandi.
De nombreuses questions en suspens
Son évasion a été construite méticuleusement autour d'une "cellule familiale très resserrée", selon les enquêteurs, ayant pour "chef" le grand frère Rachid, l'un des membres du commando. Le deuxième a été identifié comme un neveu du braqueur, et deux autres neveux sont également accusés d'être impliqués. L'amie qu'il l'avait hébergé dans l'Oise sera jugée également après avoir bénéficié d'un non-lieu dans un premier temps.
Au moment de son évasion, Rédoine Faïd purgeait de lourdes condamnations. Si les investigations ont permis de retracer une partie des préparatifs, de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur l'origine de l'arsenal retrouvé ou le financement.
Les enquêteurs sont aussi persuadés qu'un "pro de l'aviation" se trouvait à bord de l'Alouette II.
Le procès est prévu jusqu'au 20 octobre.