La Ville de Paris, qui avait déjà fermé quelques dizaines de rues à la circulation l’an dernier, va renouveler le dispositif d’ici plusieurs semaines. Une initiative saluée par les restaurateurs.
Laisser de la place sur la chaussée, pour les terrasses. Si le dispositif ne devrait pas entrer en vigueur dès la réouverture des bars et des restaurants prévue le 19 mai, mais d’ici quelques semaines, la mairie de Paris propose de piétonniser certaines rues de la capitale.
Une initiative similaire avait été mise en place l’an dernier : plusieurs dizaines de rues avaient ainsi été (en partie ou en totalité) fermées à la circulation, sur demande des restaurateurs. Voies de bus, accès pour les secours… Une série de critères entrent en jeu pour valider ou non la piétonisation.
Ça peut permettre d’organiser un peu les choses. Quand ce n’est pas réglementé, c’est sujet à conflit.
Le dispositif est, forcément, bien reçu du côté des professionnels. "Je ne suis pas concerné directement pour ma part, parce que je suis la seule terrasse dans la rue et c’est très résidentiel, mais c’est bien pour notre boulot, explique Marc, un restaurateur parisien à la tête d’une brasserie dans le XVe arrondissement. Ça peut permettre d’organiser un peu les choses. Quand ce n’est pas réglementé, c’est sujet à conflit."
Le restaurateur affirme par ailleurs ne pas être contre le fait de "payer pour les terrasses" jusqu’ici éphémères, alors qu’une proposition de la Ville avait fait débat fin avril. Anne Hidalgo avait ensuite temporisé en précisant que la mesure n’était pas encore prise. La maire de Paris a depuis annoncé vouloir "pérenniser les terrasses éphémères", en expliquant que les professionnels ne se verraient pas imposer "tout de suite" des droits. "C’est une fausse polémique, si ça permet de pérenniser ces terrasses, je préfère payer", estime Marc.
La mairie de Paris veut rendre piéton le centre de la capitale dès 2022
Le retour des terrasses pose aussi la question des nuisances vis-à-vis des riverains. "Lors du premier confinement, certains voisins avaient pris l’habitude de dormir avec les fenêtres ouvertes, raconte Marc. Il faut que Paris vive un peu, certains seront toujours dérangés. Si on ferme aux horaires demandés, il n’y aura pas de problèmes."
"On peut comprendre les riverains pour certains endroits, estime David Zenouda, gérant de six établissements à Paris, et représentant de la branche Nuit de l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie d'Île-de-France). Mais ça ne doit pas passer par des attaques systématiques et de l’agressivité de la part des associations. Il faut discuter, faire des compromis et aménager intelligemment."
Pour ce qui est de la piétonisation, la mairie de Paris a par ailleurs annoncé vouloir rendre le centre de la capitale piéton et interdire le trafic de transit, dès le premier semestre 2022. Cette "Zone Apaisée" Paris Centre - Saint-Germain vise à laisser de l’espace aux piétons, aux vélos et aux transports en commun, selon la Ville.
Ça peut rendre la vie encore plus agréable. C’est positif pour le tourisme.
"Il est peut-être temps que le centre-ville devienne entièrement piéton, comme dans d’autres grandes capitales européennes, explique David Zenouda. Il faut juste faire attention à harmoniser les besoins de circulation des fournisseurs, des entrepreneurs, des artisans… Mais ça peut rendre la vie encore plus agréable. C’est positif pour le tourisme."
Pour ce qui est des règles de réouverture pour les cafés et les restaurants, le gouvernement a annoncé que les terrasses de moins de dix tables n'auront pas à respecter de jauge de 50%, si les établissements placent des paravents, des panneaux ou encore du plexiglas entre elles, "à hauteur de la personne assise". Un maximum de six personnes par table sera demandé. Autres consignes : la consommation debout, elle, sera interdite, et le port du masque devra être respecté au cours de la commande, avant le service du premier plat et lors du paiement.