TÉMOIGNAGES : 20 ans après la canicule de 2003, quelles leçons ?

Il y a 20 ans, la canicule s'installait en Île-de-France dès le 1er août et ce, pour trois semaines. Des chaleurs excessives qui ont provoqué la mort de 15 000 personnes dont 1/3 dans notre région. Cette canicule, personne ne l'a oubliée

À l'EHPAD "Mon Repos" de Sartrouville dans les Yvelines, les souvenirs de l'été 2003 sont bien présents. Bernadette Morin, aujourd'hui résidente, vivait alors chez elle, dans le noir : "les voisins vivaient comme nous, les volets pratiquement fermés toute la journée et ça a duré assez longtemps. Cela fait 20 ans donc je n'en ai pas tellement souffert mais ce serait maintenant, je crois que je ne pourrais pas le supporter".

Du 1er au 5 août 2003, les températures grimpent en France et restent jusqu'à 36-37°c jusqu'au 13 août. Une chaleur encore plus oppressante au deuxième étage de la maison de retraite : "c'est là où il faisait le plus chaud parce qu'on est sous les toits (...) on aurait pu faire cuire un œuf sur le sol" témoigne Francine Blanchemain, aide-médico-psychologique à l'EHPAD.

Avant la climatisation, le système B

Les salariés se sont retrouvés en première ligne. Pour s'occuper des 39 résidents, il a fallu s'adapter. Pas de climatisation à l'époque, la seule pièce fraîche était le sous-sol : "tous les matins quand on arrivait, on nettoyait, on lavait et on installait les fauteuils et dès que les résidents ils étaient prêts, on les descendait" explique Karima Zouatnia, animatrice de l'établissement. Même les repas étaient servis au sous-sol.

Aujourd'hui, la salle à manger est climatisée comme tout l'étage et les couloirs. Pour s'adapter à des vagues de chaleur toujours plus fréquente, Yann Reboulleau, président du groupe Philogeris qui gère notamment "Mon Repos", modifie l'organisation l'été : "on prévoit un peu de renfort, on va prendre une ou deux personnes, ça peut être des jeunes, pas forcément des gens très qualifiés mais simplement pour faire de l'hydratation, être présent auprès des personnes".

Pendant la canicule de 2003, cet établissement n'a pas déploré de décès mais en France, le nombre de morts en maisons de retraite a été multiplié par deux par rapport à un mois d'août habituel.

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