Une charte vient d'être signée dans la région pour encourager ce que l'on appelle "la construction hors site". Encore assez confidentielle en France, c'est pourtant plus rapide, moins polluant et moins pénible qu'un chantier traditionnel.
À Villeneuve-le-Comte (Seine-et-Marne), une charmante maison de 100m2 montée en un temps record grâce à ses murs fabriqués en usine. Gaine électrique et murs isolants font partie du lot.
"On a la laine, on a le pare-pluie qui couvre le bardage et tous les raccords sont faits en usine, on vient poser le mur comme ça", explique Brian Delaunay, le conducteur de travaux.
Pas le moindre parpaing, pas de ciment ni de truelle. 70 modules sont prêts à être emboîtés sur une dalle de béton, l'assemblage a commencé le matin même, fenêtre comprise. "Notre fournisseur nous livre le vitrage tel quel et ensuite on vient incorporer les fenêtres, on fait tous les raccords autour, l'étanchéité, et le mur est fini", se félicite Brian.
Six mois de gagnés par rapport à une construction classique. Faire vite et bien, c'est ce qu'attend le propriétaire coté en bourse et spécialisé dans les résidences de vacances. "Il fait des économies dans le fait qu'il va récupérer son chantier entre un an et six mois plus tôt. Plus vite il loue, plus il améliore le coût final de l'opération", résume Michel Vallon, directeur général de l'entreprise Ossabois.
Une idée qui séduit le secteur public
À l'autre bout du chantier, Philippe Dugoin Clément, chargé du logement au conseil régional, l'élu UDI aimerait transposer ailleurs ce qu'il se passe ici. En matière de logements, le pays est en panne. La construction hors site permettrait de desserrer les freins actuels : "On durcit les normes environnementales de la construction, ça coûte plus cher. Construire hors site c'est un moyen d'écraser ces augmentations de coût et de construire à des tarifs qui permettent de faire du logement, y compris du logement social et de l'équipement public", d'après l'élu.
Des collectivités optent pour ce modèle depuis une vingtaine d'années. À Saint-Germain-Laval (Seine-et-Marne), une entreprise en a fait sa spécialité. Ces jours-ci, les salariés travaillent sur une crèche prête à monter. 12 tonnes par module, tous transportés par la route. Du sol au plafond; tout est installé en atelier, arrivées d'eau, alarme incendie, tout est déjà prêt et fonctionnel.
Il faut compter 400 000 les 150m2 livrés séparément. Le montage prendra moins de 48h. Réelle perspective de sortie de crise ou mirage, aujourd'hui, ces logements ne représentent qu'un minuscule lego dans le parc immobilier francilien.