Dans le Val-de-Marne, à Champigny-sur-Marne, un couple d'artistes touché par ces expropriations a décidé de transformer sa propriété en un véritable musée éphémère avec l'aide d'une centaine de créateurs. Le public peut visiter les œuvres, de quoi redonner un peu de baume au cœur aux occupants alors que la suite s'annonce compliquée.
Dans cette drôle de maison colorée vivent Haïm Adri et sa compagne, Candice Zastera.
Il y a quelques mois, après 25 ans d'occupation, ce couple d'artistes propriétaires a appris qu'il allait être expulsé. Travaux du Grand Paris Express obligent, au 31 décembre, ils doivent partir et ils ne savent pas où ils vont aller.
"Au départ on m'a fait une proposition amiable à 1,2 million. J'ai fait le tour de la Terre pour trouver ce que j'ai, c'est-à-dire, un espace d'habitation, trois studios meublés, un théâtre, un atelier de scénographie (...) je ne trouve rien et puis, je reçois un message valant offre du Grand Paris et là, ça tombait à 650 000 euros" raconte Haïm.
Alors, ces artistes ont organisé la résistance et la résilience en conviant à travailler, ensemble, plus d'une centaine d'artistes de street-art, plasticiens et performeurs. Le thème de l'exposition ? "Permis de démolir" car toutes ces œuvres seront démolies et, avec elles, une certaine culture. "Ce n'est pas seulement une habitation que l'on perd, c'est également un lieu professionnel qui est dédié à la culture, c'est notre lieu de travail" rappelle Candice.
Une réflexion sociétale, bien au-delà du Grand Paris Express
C'est la place des artistes dans la ville qui est ici remise en question. "Au-delà de "Permis de démolir", de notre propre histoire, on a créé cette expo pour sensibiliser l'opinion publique sur le fait que la condition des artistes, aujourd'hui en France, est difficile. Ils n'ont pas de lieux ou alors des lieux éphémères qui sont toujours voués à être détruits, également parce qu'ils ne sont pas rémunérés à la hauteur de leur talent et de leur investissement " ajoute la propriétaire des lieux.
Aujourd'hui, le couple a fait appel de cette décision d'expulsion mais le Grand Paris maintient la pression et veut signer au plus vite l'achat de la maison, d'ici septembre.
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