La tradition des murs de vignes de Thomery se perpétue. Ce village de Seine-et-Marne a longtemps été considéré comme la capitale du chasselas doré, le raisin était cultivé sur des murs palissés. Une coutume que la commune a décidé de relancer.
Chaque pierre, chaque tuile posée est une petite victoire. Déborah Claise, une viticultrice, a bien l'intention de rebâtir ce mur de trois mètres à l'abandon, "ce sont des murs qu'on faisait sur deux mètres puis souvent trois mètres quand on les réhaussaient tellement on voulait produire plus de raisin (...) tous les murs ont été faits pour protéger au maximum la vigne".
Une tradition vieille de plus de trois siècles
À l'époque, au XVIIIème siècle, la plupart des propriétaires cultivent le chasselas grâce à ces édifices quadrillant le village. Trois siècles plus tard, on défriche les murs, les raisins sont de retour.
"Là on est sur du chasselas qu'on appelait le chasselas doré, qui est un produit d'ici et en une nuit, ça arrivait aux halles parisiennes. (...) 90% était consommé en France et 10% plutôt en Russie voire en Europe de l'est. Il y en a partout pour la simple et bonne raison qu'il reste aujourd'hui 180 à 200 kilomètres de murs. Fin XVIIIème, on était à 300kms de murs sur Thomery." explique le maire, Bruno Michel.
Un chantier spectaculaire
Pour relever ce défi gigantesque, le village a fait appel à toutes les bonnes volontés. Cyril, bénévole, est à la recherche d'un emploi : "je suis complètement novice en bricolage, en matériaux donc j'ai appris beaucoup de choses : taille de pierre, le mortier à faire et puis visuellement, on voit le boulot qui avance". Des jeunes en insertion, étudiants ou riverains se côtoient également sur le chantier.
Quatre semaines de chantier et 70 mètres de mur restaurés, un vrai travail d'équipe. "Il y a quand même une belle diversité de public parce que sur les quatre semaines on a eu beaucoup de gens différents qui venaient d'horizons différents. Le nombre c'est très important" confirme un maçon spécialisé en bâti ancien.
Les premières vignes pourraient serpenter le long des pierres d'ici trois ans. En attendant, il reste des kilomètres de murs à dépoussiérer.
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