En lisière de la forêt de Fontainebleau, des riverains découvrent régulièrement leurs terrains saccagés par des sangliers. Ces mammifères prolifèrent et ne craignent plus de s'aventurer dans les centres-villes.
À Avon, prendre des vidéos de sangliers au beau milieu de la ville est presque devenu un jeu. Au lever du jour, pourtant, les vidéastes amateurs déchantent. Dans le jardin de Monique Denis, le grillage a été soulevé, le sol retourné, les sangliers sont passés par là. La propriétaire a érigé toutes sortes de barrières, en vain. Elle a même testé une technique pour le moins étonnante, épandre des mèches de cheveux : "On nous a dit, les cheveux, ça les fait fuir, alors j'ai demandé à ma coiffeuse si elle pouvait me donner des cheveux. J'en ai disséminé partout".
Que ce soit à Fontainebleau ou à Sénart, une dizaine de communes signalent une recrudescence de sangliers. Certains riverains croyant bien faire nourrissent les sangliers et constituent souvent une partie du problème.
Stopper les mauvaises habitudes
Ce surplus calorique n'est pas sans effet sur leur taux de reproduction, déjà au maximum ces derniers mois. « On a un décalage de la reproduction donc on a une très forte génération de marcassins ou de jeunes sangliers, de 15 à 20 kilos, que l'on observe dans nos départements », explique Christophe Briou, responsable chasse de l'Office National des Forêts en Seine-et-Marne.
Jusqu'à présent, aucun sanglier n'a causé d'incident majeur néanmoins les élus en appellent au bon sens des habitants. "On le constate quand on relève certaines poubelles ou même dans certains quartiers où des gens mettent des restes de repas au sol même dans l'idée d'attirer les sangliers. On pourrait y arriver [ne plus avoir de sangliers.NDLR] si chacun s'y mettait pour éviter qu'il y est simplement des choses attirantes à manger en ville" demande Marie-Charlotte Nouhaud, la maire d'Avon.
Des battues en lisière de forêt sont prévues à partir du 20 septembre. Une chasse au sanglier pour de vrai, avec des fusils et sans smartphone.