Visite présidentielle ce matin à Notre-Dame de Paris. Emmanuel Macron est venu faire un point sur l'avancement du chantier de restauration quatre ans après l'incendie qui a ravagé l'emblématique cathédrale. Au programme de cette visite, le transept restauré et l'achèvement du tabouret qui va supporter la nouvelle flèche taillée en Meurthe-et-Moselle. Un ouvrage hors-norme de 2 500 assemblages.
Reconstruire la flèche de Notre-Dame n'est pas l'affaire d'une seule entreprise de charpente mais de quatre. Habituellement concurrentes, ces sociétés ont relevé un défi humain : mettre en commun leur expérience et leur savoir-faire pour ce chantier exceptionnel. "On a beaucoup réfléchi à comment on allait pouvoir relever ce défi. Au début on avait pensé se partager le travail entre les différents étages de la flèche. On a vite compris que c'était pas gérable et on s'est dit "on va travailler comme une seule entreprise, main dans la main" et ça a fonctionné" témoigne Théo Roche, charpentier du groupement Le Bras Frères-Asselin-Cruard-Métiers du Bois.
C'est dans un atelier de 8 000 m2 situé en Lorraine que les charpentiers des quatre sociétés se sont retrouvés. Certains ont quarante ans d'expérience, d'autres débutent dans le métier. Tous ont la passion chevillée au corps.
Olivier Piedefer fait partie des experts, il est venu spécialement de Normandie pour participer au chantier de sa vie : "c'est le St Graal, ça c'est le rêve absolu, surtout à mon âge. Je n'ai jamais participé à des chantiers comme ça, enfin de cette ampleur là en tout cas (...) même pour les jeunes c'est fabuleux et puis ce qui est vraiment intéressant c'est le mélange de compétences justement parce qu'on a tous des compétences différentes et on apporte chacun ses techniques, c'est même pas une question d'âge".
Le chantier de toute une vie
César Sandrin est charpentier, il a 23 ans et il est arrivé sur le chantier en début d'année, cette expérience couronne son apprentissage : "c'est rare qu'on soit autant sur un chantier en fait, (...) les gens ont beaucoup d'expérience dans les vieux bâtiments, dans les ouvrages complexes comme ça et puis l'ambiance est géniale parce qu'on travaille tous ensemble. On se partage énormément de choses, de savoirs, d'expériences et pour les jeunes c'est super".
Reconstruire la flèche de Viollet-le-Duc est une opportunité exceptionnelle. Les charpentiers peinent parfois à réaliser qu'ils participent au chantier du siècle. "C'est beau, on est ravis, on sait que, à vie, on se souviendra d'une expérience comme ça" conclue Mathias Gauthier-Morfoise, lui aussi charpentier.
Au terme de plusieurs centaines d'heures de travail, les premiers assemblages prennent forme. La base de la flèche qu'on appelle le tabouret va être montée à blanc. Première étape de la reconstruction de cette charpente hors-norme.
Retrouvez tous nos reportages sur idf.france3.fr