Le sénateur communiste de Paris Ian Brossat compte déposer une proposition de loi. Elle vise à donner le pouvoir aux maires des grandes villes d'interdire de circulation des véhicules, à partir d'un certain poids. Si elle venait à être adoptée, elle sera appliquée dans la capitale.
Quelques semaines après l'écrasement de Paul Varry par un conducteur d'un SUV, l'émotion est encore vive à Paris. Au point que le débat soit ouvert, pour remettre en question la place de ces véhicules dans les grandes villes.
Le sénateur (Parti Communiste) de Paris Ian Brossat veut donner le droit aux maires qui le souhaitent, d'interdire ces "véhicules utilitaires de sport" dans leur ville.
Une interdiction potentielle dans les villes
Cet élu évoque d'abord des véhicules qui sont devenus plus imposants, en l'espace de 10 ans : "Les voitures ont pris un centimètre tous les deux ans et 10 kg par an." D'où l'intérêt, selon lui, de réguler la circulation de ces modèles.
"C'est une proposition de loi qui est qui est très simple. Elle ne vise pas à interdire les SUV partout sur le territoire. Il y a sans doute des territoires dans lesquels on a besoin de ce type de voiture, notamment sur des routes de campagne. Ma conviction à moi, c'est que dans une ville comme Paris qui est la ville la plus dense d'Europe, déjà très encombrée, on n'a pas besoin d'avoir ce type de véhicule. Tout le monde avec un peu de rationalité peut voir que ces véhicules posent de très nombreux problèmes", insiste-t-il.
Les arguments avancés par les élus parisiens sont écologiques, mais aussi sécuritaires. Ils s'appuient sur des études menées en Suisse et en Belgique. Les SUV de plus de 2 tonnes causent "10 à 27 % d'accidents de plus que les autres voitures", selon une première étude réalisée par l'assureur AXA en Suisse. Les accidents provoqués par ces véhicules seraient en outre plus graves, d'après une autre étude. "Plus de 50 % de risques de blessures mortelles", sont évoqués par l'institut VIAS en Belgique pour les véhicules de plus d'1,8 tonnes.
Une stigmatisation malvenue pour certaines associations
La mesure serait particulièrement excluante si elle était adoptée, du point de vue d'une association qui défend l'utilisation de l'Automobile à Paris. "À Paris, il y a encore 600 000 voitures qui circulent, dont beaucoup de SUV. On dit qu'il n'y a que 30 % de Parisiens qui ont une voiture, ça en fait quand même 600 000 et ça se respecte. Oui, il y a beaucoup de SUV, parce qu'il y a une vie en dehors de Paris, notamment une une vie familiale, on a donc besoin de ces voitures" assure Yves Carra, porte-parole de l'association Mobilités Club France.
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La proposition de loi pour restreindre la circulation de ces véhicules doit être déposée par le sénateur communiste, la semaine prochaine. Elle doit s'accompagner de la soumission symbolique d'un voeu ce 19 novembre, au Conseil de Paris.