"Nous avons peur" : après la mort de Paul Varry, écrasé par le conducteur d'un SUV, les cyclistes se rassemblent et se font entendre

Un rassemblement de cyclistes a eu lieu devant l'hôtel de ville de Reims (Marne) a eu lieu le samedi 19 octobre. Près de 150 personnes avaient fait le déplacement pour une minute de silence dédiée à Paul Varry, écrasé à vélo quatre jours plus tôt par un conducteur de SUV à Paris, au cours d'une altercation.

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Il existe des actualités, des faits divers, qu'on pense ne jamais lire un jour. Mais la réalité implacable finit toujours par donner son coup de semonce. Et on apprend alors qu'un mardi après-midi, Paul Varry, un cycliste, a été écrasé par un conducteur de SUV après une altercation concernant le partage des voies de circulation sur un grand boulevard parisien. Il n'avait que 27 ans.

Suivent l'indignation, le dégoût, la colère. La peur, aussi. Le conducteur du véhicule, qui demeure suspect tant qu'il n'a pas été jugé, est mis en examen pour meurtre. Et la Fédération des utilisateurs de bicyclette (Fub) appelle à un rassemblement à l'échelle nationale, devant les mairies, le samedi 19 octobre 2024. À Reims (Marne), le même jour, on se rassemblait aussi pour soutenir Gisèle Pélicot (procès de Mazan) ou le peuple palestinien. Une journée où l'on se mobilisait beaucoup.

Il est important de rassembler

À 17h45, nombreuses étaient les personnes à s'être rassemblées devant l'hôtel de ville. L'association qui a pignon sur rue (ou plutôt sur piste cyclable) dans la Cité des sacres, c'est Vél'Oxygène. L'un des membres de son conseil d'administration, Damien Malezet, qui remercie chacun et chacune pour leur présence à "ce moment très important", a répondu aux questions de Maxime Meyer, reporter de France 3 Champagne-Ardenne présent au rassemblement.

"C'est l'indignation. C'est l'incompréhension. C'est un acte qui permet aussi de libérer la parole." Tant sur l'augmentation des violences routières envers les cyclistes, que sur la colère parfois ressentie par des automobilistes. 

"Depuis plusieurs jours, enfin, les cyclistes sont entendus. Oui, il y a des dangers sur la route. Oui, les cyclistes sont mis en danger par les automobilistes. Oui, des cyclistes ont peur sur la route. Il faut que ça change." Damien Malezet n'a pas hésité à enfiler son gilet vert de haute visibilité, trop souvent négligé par les cyclistes. Les rendre visibles est une priorité pour Vél'Oxygène, ce qui passe par des éclairages adaptés.

Ne plus se taire

L'un de ses comparses, très voyant lui aussi avec son casque vert citron (lui aussi trop souvent négligé), ajoute qu'"il y a des gens qui ont vraiment peur à vélo. Ils ne viennent pas en ville car ils ont peur". Une autre cycliste, venue en civil si l'on peut dire, témoigne "d'insultes, d'agressivité, des priorités non respectées, des remarques désagréables". Elle affirme vivre ça au quotidien. Beaucoup parmi les 150 cyclistes en présence partagent son avis.

Par la voix de Damien Malezet, l'association Vél'Oxygène fait le vœu "d'infrastructures cyclables continues et réellement sécurisées" (une demande récurrente à Reims, des accidents ont déjà eu lieu). Il a l'espoir de "voir changer les mentalités, et faire comprendre à nos dirigeants ce que vivent les cyclistes au quotidien. Nous sommes ici pour qu'il y ait un avant, et un après Paul." Avant d'appeler à la fameuse minute de silence, par solidarité avec les proches du cycliste tué à Paris (voir le lieu du rassemblement sur la carte ci-dessous).

 

L'affaire Paul Varry semble avoir rapidement pris un tournant national. La victime était par ailleurs membre de l'association cycliste Paris en selle. Et les associations sont bien décidées à ne pas laisser l'horreur se reproduire une nouvelle fois. Elles seront reçues au ministère des Transports dès le lundi 21 octobre.

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