Zone à trafic limité : des Parisiens partagés

La limitation de la circulation est entrée en vigueur dans les quatre premiers arrondissements à Paris, ce lundi 4 novembre. Sauf exceptions, les voitures ne peuvent plus traverser cette zone. Pas de sanction avant avril prochain. Une mesure diversement accueillie par les Parisiens.

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Attention à ne pas entrer en voiture sans motif valable, dans cette zone qui englobe notamment l'avenue de l'Opéra ou encore l'Hôtel de Ville. La zone à trafic limité (ZTL) est mise en place dans les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements de Paris, dès ce lundi 4 novembre.

Du changement sans impact ?

Rendez-vous d'abord place de l'Opéra : c'est une des limites de cette zone à trafic limité. Des panneaux, encore recouverts d'une protection, trônent déjà sur l'avenue du même nom et la rue de la Paix. En les soulevant, on peut y avoir des inscriptions qui ressemblent à celles des panneaux en place dans ces zones déjà existantes en Italie : "Voies à accès réservé sauf véhicules autorisés, zone à trafic limité."

Cette mesure réjouit Agathe, vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter sur l'avenue de l'Opéra. Même si elle concède ne pas soutenir l'action de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo. "Il y aura beaucoup moins de bruit et de circulation. La place est tout le temps embouteillée, surtout le soir. Pour nous, cela ne changera rien. Nous recevons beaucoup de touristes. En revanche, cela reportera sûrement la circulation dans d'autres endroits. C'est déjà le cas dans le 7e, avec la piétonnisation du pont devant la tour Eiffel", estime-t-elle. 

Cinq stations de métro plus loin, se profilent Châtelet et le boulevard de Sébastopol. Ici, pas trop de réticences non plus envers ce périmètre à circulation limitée. Jean-Louis est restaurateur, juste à côté du théâtre du Châtelet et en face de l'un de ces panneaux de signalisation. "La mairie de Paris a décidé de le faire, on fera avec. Nos clients viennent surtout du tribunal de Paris, juste à côté", assure-t-il.

Quelques réserves soulevées

De son côté, Francis s'est arrêté le temps d'une pause. Ce retraité et ancien salarié de l'Agence nationale de réinsertion sociale connaît bien le quartier. Il y travaillait, et le voyait évoluer au quotidien. "Avant la construction de la piste cyclable, c'était plein de voitures par ici. Je suis donc plutôt pour cette zone, même si je ne suis pas motorisé. En plus, c'est bien mieux pour la santé de circuler à pied. Après, je suis curieux de savoir comment le contrôle des autorisations de circulation va se faire. Est-ce vraiment possible de tout vérifier ?", s'interroge-t-il.

D'autres ne voient pas forcément d'un bon œil cette mesure. "Il est bien de faire des zones piétonnières, mais il faut quand même que les voitures passent. Ce sont souvent des banlieusards qui viennent, les Parisiens n'ont pas de voitures", oppose une automobiliste interrogée. "De toute façon, on tape toujours sur les véhicules et on piétonnise plus pendant qu'on met plus de vélos", ajoute un autre conducteur au volant. 

Des effets importants attendus par la mairie de Paris

Dans cette zone bientôt réglementée, la Ville de Paris souhaite diminuer le volume de circulation.

Il faudra par exemple justifier de courses dans ce périmètre, d'une séance de cinéma ou encore aller voir des amis résidents de la zone.

Les bus, VTC et taxis pourront aussi y circuler par dérogation permanente, pour ne citer qu'eux. La liste complète des exceptions se trouve dans l'arrêté publié par la ville de Paris. À noter que les restrictions de cette zone sont valables 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.  

L'équipe municipale attend une réduction du trafic de "15 à 30%" dans ces secteurs. Elle évoque "la diminution du niveau du bruit" mais aussi "une amélioration de la qualité de l'air" à venir. 

"Le trafic auquel on veut mettre fin est celui de transit. C'est-à-dire celui qui ne s'arrête pas dans le centre et qui ne fait que l'emprunter comme un raccourci. Or, le centre de Paris, qui est un centre historique et ses rues étroites, parfois médiévales, n'a plus vocation à être un raccourci", se justifie Ariel Weil, maire PS de Paris Centre.

La Ville aura d'abord recours à la pédagogie, avant que les sanctions ne commencent à tomber courant 2025. Selon la mairie, il n'y aura pas de vidéo verbalisation. La police municipale sera en charge du respect de la réglementation.

Cette expérimentation dans le centre de Paris pourrait s'étendre à d'autres arrondissements, si elle est jugée satisfaisante. 

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