C'est une plante peu connue du grand public : le chanvre. Ce nom regroupe des variétés légales de cannabis qui ne servent pas à être fumées, mais destinées au BTP et plus récemment, à des produits cosmétiques ou alimentaires.
Certains n'en ont peut-être pas cru leurs yeux : des champs de cannabis qui s'étendent sur des centaines d'hectares en Île-de-France, particulièrement en Seine-et-Marne et dans l'Essonne.
Récoltée chaque année à la fin de l'été, entre septembre et octobre, le chanvre ou Cannabis sativa, est une plante prometteuse. Très peu gourmande en eau et en pesticide, elle pousse très bien en Île-de-France.
"La tête de la plante sert à l'alimentation humaine, pour l'oisellerie, pour faire des huiles pour les cosmétiques. Pour la paille, il y a énormément de débouchés comme l'automobile, l'isolation ou le textile", explique Grégoire Chartier qui récolte la plante pour Planète Chanvre, l'un des acteurs majeurs de la filière en Île-de-France.
De nouveaux débouchés
Si son utilisation dans l'industrie est bien connue, des entrepreneurs cherchent à conquérir de nouveaux marchés et à faire connaître leurs produits auprès du grand public. C'est le cas de la société Rainbow, lancée en 2019, qui conçoit des produits alimentaires comme des chewing-gums ou des produits cosmétiques à base de CBD.Cette molécule, souvent associée à une alternative au cannabis illégal en France, n'a pourtant rien de psychotrope comme l'est le THC, présent à très faible dose dans le chanvre.
"Aujourd'hui, il y a quand-même une limite légale qui est une aberration. Il est tout à fait légal d'acheter du CBD américain ou allemand, de le faire venir en France et de le mettre dans une crème et de la vendre. Mais en France, les agriculteurs ne peuvent pas récolter la partie haute de la plante, la fleur, pour en extraire le CBD", déplore Gaetan Laederich, co-fondateur de Rainbow et Kaya.
Une mission parlementaire essaie bien de faire changer la loi pour permettre la récolte du CBD en France. Son rapport est attendu dans les prochains mois.
En attendant, l'entrepreneur espère conclure un accord avec une grande enseigne de supermarché française qui lui permettrait de distribuer des millions de sacs faits à partir de chanvre. Une belle alternative au coton qui pousse à l'autre bout de la planète.