Le maire de Vaux-le-Pénil s'est engagé à recevoir des "terres inertes", les gravats issus des chantiers de la région afin d'aménager une butte. Les élus de la ville tout comme les associations environnementales de Seine-et-Marne s'y opposent. Selon eux, le département ne doit pas être la poubelle de l'Île-de-France.
C'est une butte située à l'écart des habitations et laissée à l'abandon, et qui sème aujourd'hui la discorde dans cette petite ville seine-et-marnaise.
Il y a quelques semaines, la mairie a émis un avis favorable pour recevoir sur ce site plus d'un million de terres, pierres et gravats issus des chantiers de la région. Une aubaine pour la municipalité. "L'intérêt, c'est de faire disparaître cette butte ouverte à tous les vents et qui n'est pas sécurisée. A la place, on va aménager un site dans lequel tout le monde pourra venir et en profiter", se félicite, Henri de Meyrignac, maire DVD de Vaux-le-Pénil.
A terme, un parc arboré et un parcours de santé verront le jour sur cette colline, une ancienne carrière qui a déjà par ailleurs reçu des déchets de chantier entre 1993 et 2010.
L'opposition municipale vent debout
L'opposition municipale, de droite comme de gauche, ne décolère pas. Certains s'inquiètent du ballet de camions à venir pour aménager le site. "On va rajouter du trafic routier sur ces routes déjà saturées, avec un minimum d'une cinquantaine de camions par jour, alors qu'il y a déjà 15 000 véhicules par jour qui transitent sur cette route", dénonce Nathalie Beaulnes-Sereni, conseillère municipale LR.
La biodiversité menacée
De son côté, Julien Guérin, conseiller NFP de la ville pointe des questions environnementales. "Ici il y a des espèces animales et végétales qui ont été répertoriées par des naturalistes. Ces dépôts de déchets vont menacer la biodiversité."
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Les associations de défense de l'environnement soulignent que la Seine-et-Marne est le département qui reçoit le plus de tonnes de déchets de chantier. Elles demandent une meilleure répartition dans toute la région des terres inertes. "Il y a un outil de planification qui existe pour la région, il faudrait qu'il soit beaucoup plus restrictif et qu'il intègre une partie des futures décharges qui pourrait s'ouvrir en Seine-et-Marne, déclare Claude Gautrat, de France nature environnemment 77, (FNE 77)
Contactée, l'entreprise ECT en charge du traitement des gravats de chantiers assure que des études sont menées pour vérifier le taux de pollution des terres déversées à Vaux-le-Pénil.
Une réunion d'information est organisée dans la commune ce vendredi à l'initiative du groupe "Vaux-le-pénil, Notre bien commun".