Plus d'argent pour les établissements classés en ZEP : c'est ce que réclament les élèves et professeurs de Seine-Saint-Denis rassemblés cette après-midi, mardi 4 mars 2014, devant l'Assemblée Nationale. Quelques représentants d'établissements des Hauts-de-Seine étauent également présents.
Quelque 300 professeurs et élèves de collèges de Seine-Saint-Denis, soutenus par leurs collègues des Hauts-de-Seine, ont manifesté mardi 4 mars 2014 à Paris afin de demander la mise en place d'un "vrai" plan de développement pour l'éducation prioritaire.
"On veut du PEZ pour les ZEP", "ZEP en danger", pouvait-on lire sur les banderoles tendues par les quelque 200 professeurs manifestant devant l'Assemblée nationale à l'appel des syndicats CGT, Snes-FSU, SUD et le CNT. Rejoints par une centaine d'élèves criant "Peillon t'es foutu, la jeunesse est dans la rue !", les grévistes, venant principalement de Seine-Saint-Denis, ont déploré "le manque de moyens" accompagnant la mise en place de la réforme des zones d'éducation prioritaires (ZEP). "La réforme a été annoncée à grand renfort de publicité, mais la réalité est tout autre", a fustigé Simon Duteil, du syndicat SUD-Education, professeur au collège Elsa-Triolet à Saint-Denis. "Nous demandons à travailler dans de bonnes conditions, que le seuil d'élèves par classe soit respecté et arrête d'augmenter. Nous demandons aussi la titularisation des emplois précaires", a expliqué M. Duteil.
La réforme prévoit la création d'établissements REP+ (Réseaux d'éducation prioritaire). Sortes de ZEP améliorées, ces collèges et lycées doivent recevoir davantage de moyens, comme des décharges horaires pour les enseignants et des indemnités revalorisées, mais les syndicats déplorent l'opacité dans le choix de ces établissements et la "baisse" des moyens pour ceux qui restent classés en ZEP. "Malgré nos établissements classés ZEP, nous n'avons aucun établissement retenu en REP+ pour la rentrée prochaine. C'est incompréhensible", a déploré Marie-Pierre Carlotti, secrétaire FSU des Hauts-de-Seine.
Le 11 février dernier, les services du ministre de l'Education avaient indiqué que dans le second degré, la Seine-Saint-Denis "bénéficiait d'une partie importante des moyens alloués de façon globale à l'académie de Créteil, qui est celle qui bénéficie du plus grand nombre de créations de postes d'enseignants (233 postes supplémentaires)". Plus d'un millier de professeurs et lycéens des deux départements avaient déjà défilé le 14 février devant le ministère de l'Education nationale pour protester contre la baisse de moyens après plusieurs mouvements organisés en banlieue. Depuis, les établissements ZEP des Hauts-de-Seine ont obtenu un rééquilibrage de leurs dotations heures (heures d'enseignement), provoquant "un affaiblissement" du mouvement.