A Neuilly-Plaisance, les militants insoumis dénoncent l’interdiction de tracter sur le marché

Depuis le 9 février, les distributions de tracts sont interdites dans certaines rues de Neuilly-Plaisance, certains jours. Les militants de La France Insoumise pointent du doigt une "attitude scandaleuse du maire".

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Le premier tour de l’élection présidentielle, organisé le 10 avril prochain, approche à grands pas. Mais à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis), il est interdit de tracter sur le marché. Un arrêté municipale datant du 9 février restreint en effet les distributions de "tracts, dépliants, programmes et imprimés en tous genres" sur la voie publique.

"Pourtant il y a 15 jours ou trois semaines, on avait tracté tranquillement sans aucun problème… La police municipale ne nous avait rien dit", affirme Thomas Portes, soutien de Jean-Luc Mélenchon en vue de la présidentielle et chef de file de la circonscription 93-3.

L’arrêté, accessible en ligne, interdit le tractage dans plusieurs rues du centre-ville, notamment aux abords du marché. Les distributions sont décrites comme une activité "génératrice de tensions", capable de "porter atteinte à la circulation piétonne particulièrement dense". La mesure est aussi présentée comme un moyen de lutter contre un risque de pollution, avec des "jets de papiers sur la voie publique".

"Il y a une volonté d'étouffer tout débat dans le cadre de la campagne"

"Nos militants sont responsables, ils ne jettent pas de tracts par terre, réagit Thomas Portes. Et on a toujours reçu un accueil très sympathique sur le marché. Il y a une volonté d'étouffer tout débat dans le cadre de la campagne."

D’après le Groupe d’Action Neuilly-Plaisance Insoumise, qui a publié un communiqué pour dénoncer l’interdiction, l’arrêté a été pris quelques jours après un échange sur le marché entre des militants et le maire LR Christian Demuynck. Selon les militants LFI, l’édile aurait refusé la diffusion de tracts en "prétextant l’existence d’un 'arrêté' jusqu’alors inconnu".

Mais, toujours d’après le communiqué, l’arrêté aurait été pris "quelques jours" après l’échange en question. "Le maire affiche donc clairement sa volonté politique de restreindre les possibilités de militer aux abords du marché, pour les insoumis comme pour tous les autres mouvements et associations", pointent du doigt les militants LFI. "La maire parle du renouvellement d’un ancien arrêté, mais personne n’est capable d’en fournir la trace", déplore également Thomas Portes.

"Beaucoup de bruit pour pas grand chose" selon le maire

Le communiqué dénonce "l’attitude scandaleuse du maire", "qui par ses décisions entrave le bon déroulement de la campagne présidentielle". Les militants LFI demandent de "prendre les dispositions nécessaires pour garantir l’accès des Nocéens et Nocéennes au débat démocratique en cours".

De son côté, le maire LR Christian Demuynck confirme avoir modifié un ancien arrêté, et indique que "d’autres villes, comme Lille" ont déjà pris par le passé des décisions similaires. L’édile souligne que l’interdiction concerne "un espace réduit et des horaires réduits". Il raconte avoir pris la décision "par principe", pour éviter des "nuisances" et faire en sorte que les habitants "puissent faire leurs courses en toute tranquillité".

"Je ne suis pas persuadé que le débat démocratique puisse se développer très largement sur un marché'', réagit par ailleurs le maire, qui parle de "beaucoup de bruit pour pas grand chose" concernant la polémique. Selon lui, les militants LFI ont la possibilité de "venir faire campagne ailleurs", par exemple "à l'entrée du marché".

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