Plus de trois ans après les faits, le parquet de Bobigny annonce ce mercredi avoir requis le renvoi de trois policiers devant les assises, dans l’affaire Théo. Le ministère public écarte la qualification de "viol aggravé".
Le 2 février 2017, le jeune Théodore Luhaka était violemment blessé au cours de son interpellation par des policiers dans le quartier de la Rose-des-Vents, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Trois ans après, le parquet de Bobigny annonce qu’il requiert le renvoi de trois fonctionnaires devant les assises, dans un communiqué publié ce mercredi.
Parmi les quatre policiers, l'un d'entre eux avait été mis en examen pour "viol aggravé". Une qualification écartée : le parquet demande en effet pour ce fonctionnaire "la requalification des faits de viol aggravé, en violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une incapacité permanente partielle, estimant que les éléments constitutifs du crime de viol n’étaient pas réunis au terme de l’instruction".Les éléments constitutifs du crime de viol n’étaient pas réunis au terme de l’instruction
Le ministère public requiert par ailleurs le renvoi de deux autres agents pour "violences volontaires en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique". Le parquet demande enfin un non-lieu pour un quatrième policier.Le principal mis en examen, qui tenait la matraque télescopique qui a blessé Théodore Luhaka, affirme qu'il s'agissait d'un geste involontaire, expliquant avoir visé le haut de la cuisse du jeune homme. D’après une expertise médicale de février 2018, la matraque a touché la bordure de l’anus sans le pénétrer. Et d’après une expertise médicale en 2019, le jeune gardera à vie les séquelles de son arrestation, souffrant d’une déchirure du sphincter et d’incontinence.