Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg estime que les engagements pris par le groupe PSA pour les salariés de l'usine d'Aulnay-sous Bois qui doit fermer en 2014 "n'ont pas été tenus à ce jour", vendredi 31 janvier.
« Pour l'instant, le compte n'y est pas sur Aulnay » (Seine-Saint-Denis), a déclaré Arnaud Montebourg, ce vendredi 31 janvier, à plusieurs dizaines de syndiqués CGT de l'usine d'Aulnay venus l'interpeller lors d'une visite à une entreprise voisine.
« Nous ne sommes pas contents et nous allons le faire savoir », a poursuivi le ministre, indiquant qu'il avait demandé au futur président du directoire de PSA Carlos Tavares de venir le rencontrer à Bercy.
« Nous avons constaté la semaine dernière (...) que les engagements n'étaient pas tenus. La position du gouvernement est de demander à PSA de respecter rigoureusement ses engagements », a poursuivi M. Montebourg. « Il n'est pas acceptable pour nous qu'il y ait plusieurs centaines -pour nous
c'est 500- qui soient aujourd'hui sur le carreau parce que ce n'est pas l'engagement de PSA ». Le ministre a rappelé que la direction de PSA s'était engagée à ce que "personne ne soit à Pôle Emploi".
Des bilans contradictoires
Il y a quelques jours, le 10 janvier, le le directeur des ressources humaines de PSA, Philippe Dorge, avait affirmé que la quasi-totalité des salariés de l'usine ont été reclassés ou sont en cours de reclassement à l'échéance de la période de départs volontaires du site, le 31 décembre 2013.
« Au total, 2.712 personnes sur 3.000 ont adhéré à un projet de mobilité interne ou externe », soit 90% des effectifs de l'usine de Seine-Saint-Denis avant l'annonce de sa fermeture, précisait alors M. Dorge.
Selon PSA, sur les quelque 300 personnes restantes, 240 ont fait acte de candidature pour bénéficier des mesures de départ volontaire et 60 ne se sont pas manifestées. D'ici le 31 mars, ces 60 personnes recevront une proposition de mutation interne à laquelle elles devront répondre dans un délai de 30 jours. En cas de refus définitif, ces salariés se verront proposer un congé de reclassement de 12 mois, avant leur licenciement.
Mais à l'inverse, quelques jours plus tard, la CGT de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois affirmait redouter environ 400 licenciements en fin d'opération.
« Il y a environ 400 salariés qui sont encore dans l'usine et qui n'ont aucune solution d'emploi et vont être licenciés au 1er avril, sur les 3.000 que comptait
l'usine », assurait alors Jean-Pierre Mercier, délégué CGT d'Aulnay-sous-Bois. « Parmi ceux qui ont quitté PSA et sont partis à l'extérieur, plusieurs centaines sont aujourd'hui à Pôle emploi », selon ce syndicaliste. « La plupart ont eu accès à des CDD ou à des missions d'intérim, pas à des CDI.
A présent, ils n'ont plus rien », insiste-t-il.
Depuis, les deux parties semblent tirer des conclusions contradictoires. Et, pour ne rien arranger, jeudi 30 janvier, PSA annonçait la suppression d'une équipe (soit 634 personnes) à l'usine de Poissy cette fois.
Ce matin, le ministre du redressement productif s'est aussi déclaré « un petit peu surpris de ce qui s'est passé à Poissy cette semaine ».
PSA dément catégoriquement
Ce vendredi soir 31 janvier, le directeur des ressources humaines de PSA Peugeot Citroën, Philippe Dorge, a démenti "catégoriquement les chiffres et les informations avancées" par des militants Lutte ouvrière de l'usine d'Aulnay-sous-Bois "qui ont servi à interpeller le ministre du redressement productif" Arnaud Montebourg sur le reclassement des salariés.
"La question du reclassement des salariés de cette usine est trop importante pour être traitée dans ces conditions, alors que l'avancement du plan fait l'objet d'une commission de suivi régulière en totale transparence avec les services de l'Etat", a déclaré Philippe Dorge qui a en outre estimé que "le bilan définitif de ce plan ne pourra être établi qu'au terme de la période de reclassement qui s'achèvera à l'été 2014".