Après avoir examiné ce mercredi 21 février le plan de sauvegarde pour les vingt-six magasins Galeries Lafayette détenus par Michel Ohayon, le tribunal de commerce de Bordeaux a mis sa décision en délibéré au 20 mars prochain selon l'AFP. En Île-de-France, un seul magasin, celui de Rosny 2, en Seine-Saint-Denis, est concerné.
[Mise à jour du 21 février 2024, à 18h50]
La plan de sauvegarde proposé par la direction des vingt-six magasins détenus par Michel Ohayon a reçu le soutien de son principal créancier, le Groupe Galeries Lafayette, a appris l'AFP auprès de sources concordantes, confirmé par nos confrères de France Bleu Gironde. "Les Galeries restent malgré tout lucides quant à la fragilité de la situation de ces magasins mais souhaite donner une chance à Hermione Retail", estime une source.
"Les Galeries Lafayette abandonnent 70% de leurs créances, acceptent que les 30% restants soient payés sous dix ans", a déclaré à la presse avant l'audience Maître Stéphane Kadri, avocat du Comité social et économique central (CSEC) d'Hermione Retail. Le Groupe Galeries Lafayette renonce ainsi à une grande partie de ce que leur doit l'homme d'affaires Michel Ohayon.
"La prévision d'un taux de croissance de 11% a été ramené à 4%. On avait dit que 11%, c'était irréaliste", a-t-il ajouté, selon qui tous les créanciers et mandataires soutiennent désormais le plan proposé par Hermione Retail. Le tribunal de commerce de Bordeaux a mis sa décision en délibéré au 20 mars, rapporte l'AFP.
"Les salariés ont perdu toute confiance en leur actionnaire." Les 850 salariés des magasins Galeries Lafayette détenus par l'homme d'affaires sulfureux Michel Ohayon vont-ils connaître le même sort que leurs collègues de l'enseigne de prêt-à-porter Camaïeu ?
Ce mercredi, le tribunal de commerce de Bordeaux doit examiner le plan de sauvegarde déposé par la direction pour sauver les vingt-six magasins détenus à travers trois sociétés – Hermione Retail, Hermione TPR et Hermione Outlet – par Michel Ohayon, dont le magasin de Rosny 2, en Seine-Saint-Denis. Les trois sociétés ont été placées en procédure de sauvegarde en février 2023, "pour les protéger de toute attaque", avait alors annoncé l'homme d'affaires au journal Sud Ouest .
En revanche, les quatre autres magasins Galeries Lafayette en région parisienne – Haussmann, Champs-Élysées, Beaugrenelle et Carré-Sénart – ainsi que ses outlets ne sont pas concernés.
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Afin d'éviter la liquidation judiciaire, la direction a proposé de passer l’éponge sur 70 % des 153 millions d'euros de dettes accumulées par Hermione Retail, qui propose également que le reste soit remboursé sur un échéancier sur dix ans.
"L'effort demandé aux créanciers est considérable", soulignent les élus du Comité social et économique central (CSEC) de Hermione Retail début février, dans un communiqué. Le plan prévoit également la suppression de vingt-cinq postes dans les effectifs du siège, rue de Calais, dans le 9e arrondissement de Paris.
Le plan repose sur une hypothèse de croissance de 11% en 2024 par rapport au chiffre d'affaires réalisé en 2023. Ce n'est pas réaliste
Élus du Comité social et économique central (CSEC) de Hermione Retaildans un communiqué
Or, le groupe Galeries Lafayette, qui reste le plus important créancier des vingt-six magasins de l'homme d'affaires, a refusé mercredi dernier de soutenir le plan de sauvegarde proposé par la direction de Hermione Retail, selon des informations du Monde . Une information confirmée dans un communiqué par la CFDT Hermione Retail, qui "se demande" si ce plan sera validé un jour par le groupe Galeries Lafayette et regrette que la direction n'ait pas prévu de "plan B" en cas de refus.
"Nous relevons que le plan repose sur une hypothèse de croissance de 11% en 2024 par rapport au chiffre d'affaires réalisé en 2023. Cette hypothèse n'est pas réaliste", dénoncent alors les élus du Comité social et économique central (CSEC) qui ne soutiennent pas le plan de sauvegarde proposé par la direction.
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En déclin, l'empire Ohayon accumule les échecs. L'homme d'affaires bordelais était également propriétaire de l'enseigne d'habillement Gap, cédée en avril dernier, et de Go Sport, reprise par Intersport en mai 2023.
Un magasin à Pau ferme déjà ses portes, celui de Rosny 2 en suspens
Parmi les cinq magasins sous l'enseigne Galeries Lafayette en région parisienne, dont le premier et plus vaste grand magasin d'Europe a vu le jour en 1894 à Paris, seul celui de Rosny-sous-Bois est concerné. Le magasin situé dans le centre commercial Westfield Rosny 2 est tombé dans l'escarcelle de Michel Ohayon en 2021, avec deux autres sites à Tours et Pau, lors d'une nouvelle vague de cession par le groupe Galeries Lafayette.
Contacté par France 3 Paris Île-de-France, le représentant du personnel du magasin de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, n'a pas souhaité s'exprimer. Le propriétaire du 2e centre commercial de l'Est parisien n'a également pas souhaité commenter quant à l'éventuelle disparition de l'enseigne du centre commercial Westfield Rosny 2.
Les trois magasins pré-cités ont la particularité d'être logés dans une même société : Hermione TPR (pour Tours, Pau et Rosny). Or, celle-ci vacille aussi : l'avenir de l'un de ses magasins, celui de Pau, (Pyrénées-Atlantiques) est d'ores-et-déjà scellé. La direction a proposé la fermeture du site, laissant une vingtaine de salariés sur le carreau. Une information confirmée lors d’une audience au tribunal de commerce de Bordeaux le 10 janvier dernier.
Les créanciers avaient jusqu'à aujourd'hui, ce mercredi 21 février, pour faire connaître leur approbation ou leur refus de ce plan de continuation de l'activité proposé par la direction. Le sort des vingt-six magasins sera connu dans la journée.