Des locataires de logements sociaux ont manifesté leur mécontentement à Saint-Ouen. Le bailleur social de la ville leur réclame avant la fin de l'année des rappels de charges pouvant aller jusqu’à 2 500 euros.
"On ne veut pas payer !" À Saint-Ouen, des locataires de logements sociaux ont exprimé leur colère samedi devant l'hôtel de Villle, demandant des comptes au maire de la commune. "Jamais ! Vous n'auriez dû recevoir des charges comme cela", lance à ces habitants très énervés, Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen.
Il faut dire que la facture a du mal à passer. Ce rappel de charge pour l'année 2023 atteint parfois des sommes très élevées. Jusqu'à quatre fois le montant de leurs loyers. "Moi, j'ai reçu 2 383 euros de rappel. Ce n’est pas possible ! Je vais faire comment pour régler ?", s'exclame Anguette Kadjo, locataire. Même situation pour la grand-mère de Maxim Desrus qui perçoit 1200 euros de retraite. "Je gère ses papiers et je sais que si je lui annonce un rappel de charge de 1600 € alors qu'elle a une toute petite retraite, alors qu'elle a déjà un loyer de 675 €, ça serait terrible pour elle !"
Un rappel dû au coût de l'énergie
Plusieurs centaines de locataires seraient concernées par ces rappels de charges. En cause, la hausse des coûts de l'énergie. Le bailleur social de la ville de Saint-Ouen, la SEMISO n'aurait pas suffisamment anticipé.
"On a reçu ces charges en nous disant qu'il fallait les payer. Tout le monde a pété les plombs et en plus en fin d'année. C'est vraiment inhumain !" s'énerve Andrée Van Campenhoudt, présidente du bureau local du Confédération nationale du logement.
De son côté, le maire de Saint Ouen pointe un dysfonctionnement du bailleur et propose de geler les factures. "Il n'y aura pas de prélèvement qui ne sera pas justifié donc là, on gèle, on diagnostique.
Et on les accompagne", assure Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen. Ces réponses n'ont pas complètement rassuré les locataires. Des examens de situation au cas par cas seront proposés par le bailleur social.