Les parents d'un jeune jihadiste tué en Syrie s'en prennent au maire de Sevran

Les parents d'un jeune homme de 23 ans tué en Syrie accusent, dans une lettre ouverte, le maire de Sevran (Seine-Saint-Denis) de fermer les yeux sur la présence de "recruteurs" de l'organisation jihadiste Etat islamique dans la commune.

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Nous, parents dans le chagrin à la suite du décès de l'un de nos enfants en Syrie, indignés par votre immobilisme..." : signée par Véronique et Thierry Roy "au nom de tous les parents" de cette ville de banlieue populaire, cette lettre ouverte, transmise lundi à l'AFP, est adressée au maire (UDE) Stéphane Gatignon (photo) ainsi qu'à tous les maires de France. Le couple Roy a indiqué avoir appris, mi-janvier, la mort de leur fils Quentin, parti en septembre 2014 pour la Syrie après s'être converti à l'islam. "Nous, les parents, n'en pouvons plus de voir partir nos jeunes radicalisés, dont l'avenir se résume à la mort certaine dans des conditions effroyables", écrivent Thierry et Véronique Roy, qui avait participé à la campagne officielle "Stop jihadisme".

À ce jour, six jeunes de Sevran ont été tués en Syrie et en Irak après avoir été recrutés, comme Quentin Roy, par un jeune homme qui serait "à l'origine de 10 à 15 départs pour la Syrie", affirment-ils. Ce recruteur présumé a été mis en examen et placé en détention provisoire le 6 novembre pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "financement du terrorisme", selon une source judiciaire. Mais "d'autres recruteurs-rabatteurs-endoctrineurs sévissent encore" dans le quartier de Rougemont, assurent les parents de Quentin, qui ajoutent : "il est question d'importantes transactions financières pour chaque tête recrutée". D'après eux, le recruteur présumé, qui a fait des études d'histoire et a été employé comme CPE dans un collège de la ville, fréquentait la mosquée des Radars, laquelle "fait partie de ces lieux de culte où la frontière entre le salafisme, le wahhabisme et l'islamisme radical semble difficile à déterminer".

"Votre statut de premier magistrat de la ville aurait dû vous imposer le dépôt d'une plainte auprès du procureur de la République contre ces mouvances radicales extrémistes qui veulent nous soumettre", estime le couple Roy, qui accuse Stéphane Gatignon de complaisance envers la mouvance islamiste radicale. "Informer des risques de radicalisation, inviter à signaler des recruteurs (...) c'est un devoir et une obligation pour vous", ajoutent-ils, en menaçant de déposer plainte pour "non-assistance à personne en danger". Le maire de Sevran n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.
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