Les quartiers de La Noue-Clos français et celui du Morillon à Montreuil vont être largement réhabilités. Objectif améliorer le cadre de vie des habitants. L’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) vient de signer un chèque de 100 000 euros.
"On ne voulait pas que les quartiers populaires soient les parents pauvres de la dynamique urbaine que connaît Montreuil. On s’est battu pour qu’ils bénéficient des financements de l’ANRU", se félicite Gaylord Le Chequer, le premier adjoint en charge de l’Urbanisme. C'est une réhabilitation à grande échelle qui attend les 2 quartiers la Noue- Clos Français et le Morillon grâce à l'aide financière de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU).
Objectif : désenclaver le quartier, améliorer le cadre de vie, l'offre d'équipements publics, commerciale, l'habitat et développer les activités économiques des ces quartiers populaires, où les logements sociaux y sont nombreux, 75 % à la Noue, et le taux de chômage élévé, 18 % au Morillon.
A l’est de la Montreuil, le quartier Le Morillon, plus au nord celui de La Noue-Clos Français. Pour le premier adjoint, "il y avait urgence à réhabiliter".
"Ce sont des quartiers anciens qui datent de la fin des années 60/70. A l’époque des logements de masse ont été construits répondant à la crise du logement. Le parc a mal vieilli posant des problèmes de déperdition énergétique, des problèmes d’isolation sonore. Il était important de pouvoir intervenir sur ces bâtiments mais aussi sur les espaces extérieurs. Par exemple, le quartier de La Noue est un urbanisme sur dalle qui concentre tout un tas de problématiques : stationnement, enclavement, insécurité", explique-t-il.
"Dans les 10-15 prochaines années, ces quartiers construits en urgence à la fin des années 60 vont changer de visage, les conditions de vie et le quotidien des habitantes et des habitants vont être radicalement transformés", a déclaré Patrice Bessac, le maire de la ville.
Des réunions de concertation
Ce projet de rénovation urbaine a été porté depuis plusieurs années par la ville qui a joué la carte de la concertation avec la communauté territoriale Est Ensemble et les urbanistes de Ville ouverte, "Dès 2015, des réunions de concertation ont eu lieu. Nous avons fait des diagnostics avec les habitants et l’ensemble des partenaires. Nous avons défini des scénarii puis avons pris le temps de les confronter avec les habitants", assure Gaylord Le Chequer.
Le point fort de ce projet est qu’il porte la voix des habitants.
Dans le projet final, certaines demandes des habitants ont été retenues. Les démolitions d’immeubles seront limitées, la diversité architecturale préservée, une attention sera portée aux pieds d’immeubles, au stationnement. Des espaces publics vont être végétalisés et aménagés. Les commerces de proximités conservés. Une maison de santé et deux groupes scolaires devraient voir le jour : les écoles Rosenberg et Joliot Curie, tout comme une ferme urbaine. Enfin les logements vont être rénovés au niveau thermique notamment.
70 millions pour la Noue, 30 millions pour Le Morillon
Au total, plus de 17 800 habitants de ces deux quartiers vont être concernés par ce programme de rénovation. 2 000 logements vont être rénovés dont 828 logements sociaux à La Noue. Dans ce quartier, seuls 96 logements vont être démolis et 81 au Morillon. La ville a fait le choix de peu démolir.
"Nous allons faiblement démolir, une des demandes des habitants alors que les programmes de réhabilitation passent très souvent par des démolitions. Nous allons fortement intervenir sur la requalification du bâti", explique le premier adjoint. "Les personnes dont les logements seront démolis, seront relogés par l'OPH de Montreuil" rassure-t-il.
Point noir du quartier de La Noue, la galerie marchande, une copropriété privée en difficulté, extrêmement vétuste. Elle sera reconstruite en accord avec les attentes des habitants. Un nouveau centre commercial devrait voir le jour. "Nous avons déjà commencé à travailler sur la préemption des locaux commerciaux de la galerie. Notre objectif est de fermer le rez-de-chaussée de la galerie commerciale courant 2022", affirme Gaylord le Chequer.
Point d’achoppement entre l’ANRU et la ville, le devenir d'une tour d'habitations. L’ANRU souhaite sa démolition. Pas la ville. Une clause de revoyure a été négociée.
Côté calendrier, des travaux de rénovation énergétique de certains logements ont d'ores et déjà commencé avec pour objectif d’une baisse de 40 % de la facture selon la mairie. Mais le changement de physionomie des deux quartiers n'est pas pour demain, le projet s’étale sur plusieurs années. Selon un calendrier prévisionnel, les travaux pourraient s’étendre jusqu’en 2030.