Le Premier ministre Edouard Philippe se rend en Seine-Saint-Denis demain. Le département attend des annonces fortes

Les élus du département de Seine-Saint-Denis attendent "des annonces fortes" du Premier ministre. Edouard Philippe doit dévoiler demain jeudi à Bobigny des mesures en matière de police, justice et éducation pour le territoire le plus pauvre de France. 
 

Qu'ils soient de gauche ou de droite, les élus du département font le même constat de "rupture d'égalité républicaine" dans ce territoire qui réunit de nombreux sièges sociaux et des quartiers populaires défavorisés.

    "On ne demande pas la charité mais l'égalité,

Voici comment Jaklin Pavilla, l'élue communiste de Saint-Denis résume l'attente du département. Pour le député UDI Jean-Christophe Lagarde, "l'Etat doit changer de culture sur la Seine-Saint-Denis: la réalité humaine de notre territoire ne répond pas aux logiques que l'Etat applique à la Creuse","aujourd'hui nous sommes discriminés".

"On donne moins par habitant pour la justice, pour la police et encore moins pour l'éducation". Stéphane Peu, député PCF. En Seine-Saint-Denis, les élus font le "constat implacable qu'il existe une rupture d'égalité républicaine".
 

Rapport parlementaire de mai 2018

Pour dénoncer cette inégalité de traitement de l'Etat, les élus de Seine-Saint-Denis se fondent sur un rapport parlementaire de mai 2018 intitulé "La République en échec". École, justice, police, le constat dressé était partout le même: malgré les plans gouvernementaux successifs, la Seine-Saint-Denis reste sous-dotée comparée aux autres départements de France. Le rapport met en lumière une série d'inégalités.

En matière de sécurité, des communes comme Bondy et Stains ont moins d'un policier pour 400 habitants, avec un taux de délinquance (nombre de faits constatés pour 1.000 habitants) supérieur à 100% alors que le XVIIIe arrondissement de Paris, moins criminogène, bénéficie d'un policier pour 315 habitants, selon le rapport.

 En terme de justice, les délais d'audiencement au tribunal d'instance à Aubervilliers sont de 12 mois contre deux mois à Paris et le traitement des affaires y est de 8,6 mois contre 4,4.

Sur le plan éducatif, un élève de Seine-Saint-Denis perd en moyenne un an sur l'ensemble de sa scolarisation en raison de la difficulté à remplacer les professeurs absents et 49,5% des enseignants du secondaire restent moins de deux ans dans leur établissement.

Des attentes fortes

Devant cette "rupture d'égalité", les maires de Saint-Denis, Stains, l'Ile-Saint-Denis, Aubervilliers et Bondy ont déposé un recours contre l'Etat pour demander réparation. Pressé d'agir, le Premier ministre Édouard Philippe avait promis d'"adapter l'action" de l'Etat aux enjeux du département et avait chargé le préfet de coordonner des groupes de travail. 

Un an et demi après le rapport accablant, il a donné rendez-vous jeudi matin à la préfecture de Seine-Saint-Denis aux élus du département. Les ministres de l'Intérieur, de la Justice, de l'Education et de la Santé doivent l'accompagner. Une série de 27 mesures devraient annoncées.



    
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