Un féminicide sans-doute évité en Seine-Saint-Denis, un suspect décédé après des échanges de tirs avec la police

Un homme a été tué ce mercredi soir dans des échanges de tirs avec la police à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Une femme avait activé son "téléphone grave danger", dispositif de protection de victimes de violences conjugales.

Peu avant 20h, "une femme a regardé par l'œilleton de sa porte et a vu son ex, elle a déclenché le 'téléphone grave danger'", a relaté une source policière.

Au moment de leur intervention, "les policiers ont dû faire usage de leur arme administrative après avoir été la cible de tirs d'arme à feu de la part de l'auteur", selon une autre source policière.

Dans les parties communes, les deux policiers de la brigade anticriminalité se sont retrouvés face à l'homme âgé de 26 ans. 

"Dans des circonstances que l'enquête devra déterminer, et en l'état des éléments recueillis à ce stade, l'individu faisait usage d'une arme à feu en direction des policiers", indique Eric Mathais dans un communiqué de presse, précisant qu'elle se trouvait à son domicile avec sa mère et les deux enfants du couple.

En arrêt cardio-respiratoire, l'homme blessé par balle a été déclaré décédé dans la soirée, d'après une source policière.

D'après cette source, il a été touché à la carotide, au thorax, à la fesse et dans le dos. Une cartouche a été découverte sous son corps et un pistolet automatique sur les lieux, en plus des quatre étuis des balles policières.

Un policier blessé

Un des fonctionnaires de la BAC (brigade anti-criminalité) a été blessé par balle à l'avant-bras.

"Une femme a fait usage de son 'téléphone grave danger'. Les effectifs de la BAC locale sont arrivés très rapidement sur place. Ils sont tombés nez à nez avec un individu. Ce dernier a fait usage d'une arme, une détonation assez importante. Il avait une arme de poing. Les collègues sont très choqués, un collègue a pris une balle à l'avant-bras", indique Reda Belhaj, porte-parole du syndicat Unité SGP Police, à France Inter.

Les jours du policier ne seraient pas en danger selon Actu17.

Une enquête pour tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique a été confiée au service de police judiciaire du département. La seconde, pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, visant les policiers, a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Déjà condamné pour violences conjugales

La jeune femme qui a déclenché son téléphone grave danger, entraînant l'intervention des forces de l'ordre qui ont tué son ex-conjoint mercredi soir à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), en était équipée depuis deux semaines en raison de violences conjugales, a annoncé jeudi le procureur de Bobigny.

Le procureur est également revenu dans le communiqué sur le contexte qui a poussé la justice à équiper "en urgence" la jeune femme d'un téléphone grave danger le 25 janvier.

L'homme - déjà condamné en 2019 pour violences conjugales sur une précédente compagne - avait été présenté à un juge du tribunal correctionnel de Bobigny le 21 janvier pour des faits de violences sur la jeune femme de 24 ans pour le même type de faits commis de juillet 2019 à janvier 2024.

Le procès avait été renvoyé au 5 juin, d'après M. Mathais.

Après quelques jours de détention provisoire, il avait été placé sous contrôle judiciaire le 24 janvier. Il avait notamment l'interdiction de paraître au domicile de son ex-conjointe. Sa libération sous contrôle judiciaire a justifié la remise d'un téléphone grave danger à la jeune femme le lendemain.

5 000 "téléphones grave danger" en Seine-Saint-Denis

Le "téléphone grave danger" comprend un bouton d'appel d'urgence préprogrammé qui déclenche une intervention rapide des forces de l'ordre. Il est accordé par la justice à des femmes victimes de violences conjugales.

Le dispositif, expérimenté depuis 2009 en Seine-Saint-Denis, a été généralisé en 2014 au reste de la France, où sont aujourd'hui déployés près de 5 000 téléphones. D'après le dernier bilan publié par le ministère de l'Intérieur, 118 féminicides ont été recensés en 2022.

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