Ils s'installent sur le Triangle de Gonesse pour lutter contre l'artificialisation de terres agricoles

Des "vieux campeurs", comme ils se présentent, se sont installés dimanche soir sur un champ de Villiers-le-Bel, dans le Val-d'Oise. Ils dénoncent l'artificialisation des terres du Triangle de Gonesse.

Ils veulent installer une ZIAC : une "zone d'imagination pour un aménagement concerté". Munis de tentes et de chaises pliantes, une quinzaine de militants, pour la plupart retraités, ont passé la nuit de dimanche à lundi sur un champ à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise).

Après l'abandon le président par Emmanuel Macron en 2019 du projet de mégacomplexe de commerces et de loisirs EuropaCity, le site fait l'objet de convoitises et de crispations entre élus locaux et militants écologistes. Une gare de métro du Grand Paris, une extension du marché de Rungis et une cité scolaire y sont prévues, afin de redynamiser l'est du Val-d'Oise.

Mais à coups de pétitions, de manifestations et d'actions en justice, des militants s'opposent depuis des années à ce projet, au nom de la protection de 280 hectares de terres agricoles. Telle Anne Filipo, retraitée de 64 ans, qui appelle à préserver "la culture maraîchère dans une région francilienne qui n'a pas d'autonomie alimentaire".

Une école sous un couloir aérien

"Nous réclamons une concertation sur la construction de la cité scolaire", a expliqué Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG). "C'est le pire endroit pour installer une école, en bout de piste entre l'aéroport de Roissy et celui du Bourget, alors même que cette zone est interdite à l'habitation, c'est aberrant !", peste-t-il, sous le ballet incessant des avions.

À 79 ans, M. Loup a dormi à la belle étoile et soutient qu'il restera "jusqu'à obtenir une concertation démocratique ou que la police ose déloger des vieux".

Lundi, de nouveaux campeurs ont afflué, comme Djissi, 61 ans, déposé sur la ZIAC par sa fille, avec son matelas. "Je trouve scandaleux qu'on puisse installer une cité scolaire avec un internat là où on n'a pas le droit de construire des habitations permanentes", glisse ce professeur retraité.

Pour le député LFI Carlos Martens Bilongo, sur place, "la cité scolaire a du sens, nous avons besoin de redynamiser Villiers-le-Bel, mais pas au milieu des champs, pas sur un couloir aérien". "Le président (Macron) s'est félicité d'avoir abandonné le projet d'EuropaCity mais c'est grâce aux luttes et à la désobéissance civile", a-t-il ajouté.

Plusieurs projets lancés

Mais malgré l'opposition, "la cité internationale, le lycée horticole et son internat sont déjà lancés", a indiqué le cabinet de la présidente LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. L'élue soutient également "le projet Agoralim" sur le Triangle de Gonesse, dispositif de valorisation des produits alimentaires frais. 

L'ouverture de la cité internationale est prévue à l'horizon 2027-2028, selon le préfet du Val-d'Oise, Philippe Court, pour qui "ce projet est une opportunité formidable pour les habitants".

Il fait partie du plan pour le Val-d'Oise décidé par l'ancien Premier ministre Jean Castex en 2021 pour compenser l'abandon d'EuropaCity.

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