Chef d'oeuvre de la Renaissance, cet édifice inscrit au titre des monuments historiques fait face à des dégradations causées par l'humidité. Cela a développé un champignon qui a fragilisé la structure du château.

En ce week-end où se déroulent les Journées européennes du patrimoine, on vous propose de vous arrêter au château de la commune de Vigny (Val-d’Oise). Chef d’œuvre de la Renaissance datant du XVIème siècle – inscrit au titre des monuments historiques depuis 1984 – ce château doit toutefois faire à un ennemi redoutable : l’humidité. Cela est notamment dû à un manque d’entretien pendant des décennies. Ainsi, le château se dégrade. Mais son propriétaire ne pouvait pas s’y résoudre. Il veut sauver son bien. Il décide donc de lancer de grands (et coûteux) travaux.

Dégâts de la mérule

Au même titre – ou presque – que l’Arc de Triomphe depuis quelques jours, le château est (quasi entièrement) emballé. Il aura fallu quatre mois pour apposer un système complet d’échafaudages afin de réaliser les travaux qui, eux, durent déjà depuis sept mois. Des artisans sont présents chaque jour sur site. Parmi eux, des tailleurs de pierre. Leur mission : restaurer la façade rongée par l’humidité. Ils sont toutefois soumis à une contrainte : rester fidèle au chef d’œuvre du XVIème siècle. "Ce qu’on peut encore sauver avec les cas d’origine, on le sauve. Et tout ce qui est ‘malade’, on est obligé de le purger et de le changer", précise Florent Gadaut, tailleur de pierre au sein de l’entreprise Lebras Frères.

L’humidité présente dans le château est due à un champion : la mérule – aussi appelée "mérule des maisons" ou encore "cancer du bâtiment". Il a fragilisé la structure de l’édifice et les infiltrations permanentes ont moisi la charpente. Chaque jour, les Compagnons découvrent de nouveaux problèmes, et n'ont d'autre choix que de s’adapter.

"Sauvetage du patrimoine"

A la tête du chantier, une entreprise qui travaille aussi sur la restauration de la cathédrale Notre-Dame – brûlée par un incendie en avril 2019 – et un cabinet d’architecte. "On est sur un bâtiment qui a une base du XVIème siècle, qui a ensuite été retravaillée au XIXème siècle avec des extensions", rappelle Thibaut Faurie, architecte et responsable du chantier de restauration, expliquant qu’il "y a plein de techniques différentes et plein de savoir-faire différents qui ont été mis en œuvre et on doit travailler tous ces éléments. Cela inclus ceux de charpente ou encore de la pierre de taille, le tout dans le respect de ce qui avait été fait précédemment". Mais ce savoir-faire demande beaucoup de temps, et surtout beaucoup d’argent.

Le propriétaire du château est Fabrice Levesque. Il l’a acquis en 2016 avec pour projet d’en faire un hôtel de luxe. Mais les sept millions d’euros dépensés pour financer les travaux afin de sauver l’édifice ne suffiront pas. "Aujourd’hui, il s’agit d’un projet ‘pur et dur’ de sauvetage du patrimoine. Il n’y a pas de projet économique immédiat derrière. Ça viendra peut-être un jour", nous confie-t-il.

Les travaux sont censés durer encore un an et demi. Viendra ensuite le sauvetage des neufs dépendances du château, avant de songer à l’aménager.

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