"Espoir et Création", pilier associatif de Garges-les-Gonesse, lance un appel aux voleurs qui lui ont dérobé ses ordinateurs et son matériel audio-visuel la semaine dernière. Le préjudice est financier, mais surtout moral : avec la disparition des disques durs, c'est toute l'histoire de l'association et tous ses projets qui se sont envolés.
Hind Ayadi, fondatrice de l'association Espoir et création oscille entre déprime et colère. Sa casquette noire vissée sur la tête, celle qui se démène depuis 15 ans pour aider les jeunes de son quartier, la Muette, mais aussi de Garges-les-Gonesse le sait : ceux qui ont dérobé le matériel informatique et audio-visuel de l'association dans la nuit de jeudi à vendredi dernier connaissaient parfaitement les locaux. Ils sont entrés par l'arrière du bâtiment, ont forcé la porte et sont repartis avec les 4 ordinateurs portables posés sur les bureaux, ainsi que la caméra, des accessoires vidéo, des valises son et une enceinte. Le matériel vidéo était rangé dans la remise, fermée à clé, mais dont la serrure a été forcée.
"Ils ont volé notre patrimoine, ils se sont volés eux-mêmes !"
Hind Ayadi, fondatrice de l'association Espoir et création
La responsable de l'association refuse de communiquer sur le montant du préjudice, qui plus est, n'est pas totalement pris en charge par l'assurance, mais rappelle surtout la perte sentimentale, voire patrimoniale. Des milliers de photos, de vidéos des jeunes et d'habitants racontent 15 ans d'engagement, d'actions et d'ateliers : des souvenirs de jeunes tués ou blessés dans des rixes, des clips, des images des nombreux cleans-challenges dans les cités, et surtout de nombreux projets en court qui se retrouvent bloqués, car tout à disparu.
Hind Ayadi, fondatrice d'Espoir et création, interviewée par Tania Watine et Maila Mendy.
La responsable de l'association a lancé un appel sur les réseaux sociaux relayé par les jeunes du quartier pour demander aux cambrioleurs de rendre le matériel dérobé : "On ne veut pas savoir qui c'est, ni envoyer des jeunes en prison, car notre métier, c'est l'insertion", précise Hind Ayadi. "Ils peuvent passer par des intermédiaires, peu importe, on est prêt à passer l'éponge. Nous ce que l'on veut, c'est récuperer notre outil de travail."
Cet appel à la responsabilité lancé sur les réseaux sociaux ce week-end n'a pas encore eu d'effet. L'enquête est confiée au commissariat de Sarcelles.
Espoir et Création déclare 4 salariés et près d'un millier de membres, essentiellement des jeunes accompagnés au quotidien ou ponctuellement. L'association est surtout financée par l'Etat et les prestation proposées par son média social 'Urban street reporter". Mais sans caméra ni ordinateur le webzine ne peut plus fonctionner, ni rapporter d'argent à l'association.