L'augmentation des faits de violence depuis la rentrée 2024 est au cœur des préoccupations des enseignants et des parents d'élèves au collège Kléber à Haguenau (Bas-Rhin). Violences physiques, verbales, entre élèves, envers le personnel scolaire, les parents d'élèves organisent une opération "collège mort" le 18 décembre.
Difficile d'expliquer ou de comprendre ce qui a pu provoquer cette augmentation des faits de violence au collège Kléber de Haguenau. Mais le constat est sans appel. "Depuis la rentrée de septembre, nous avons organisé huit conseils disciplinaires", explique un enseignant. "Nous avons regardé dans nos archives c'est du jamais vu en si peu de temps".
Le collège compte 530 élèves et si la question de difficultés a toujours existé, elle prend cette année une dimension inédite. L'enseignant qui a fait sa 10e rentrée dans cet établissement se dit abasourdi par les violences qu'il constate lui-même."Nous devons faire face quasi quotidiennement à des bagarres, des insultes. Souvent entre les élèves. Parfois ce sont des insultes envers les professeurs ou encore le personnel du collège." Un climat délétère que tous au sein de l'établissement prennent au sérieux. "L'administration est évidemment avec nous, motivée. Nous avons mis en place des projets, des moments pour discuter de cette situation. Mais malheureusement, les violences persistent."
Un sentiment d'impuissance mêlée à celui de l'urgence de trouver une solution. Le collège Kléber compte six AED (assistants d'éducation) deux fois plus qu'un collège de la même taille. "Mais même à six surveillants, ils sont débordés. Les faits de violence ont surtout lieu à la récréation et en dehors des salles de classe. Et le dernier acte, un surveillant a été blessé en séparant deux jeunes lors d'une énième bagarre. C'était trop", dénonce l'enseignant. Et de poursuivre "ils ne peuvent pas être partout, tout le temps".
Le collège doit être classé en REP
Enseignant du collège Kléber souhaitant rester anonyme
Alors quelles solutions ? Les parents d'élèves demandent au rectorat que le dossier du classement de l'établissement en zone prioritaire soit mis sur le haut de la pile. "Il est urgent aujourd'hui que le collège soit placé en REP (réseau d'éducation prioritaire). Cela signifie plus de moyens et moins d'élèves en classe." Les parents d'élèves qui se tournent également vers la mairie pour que cette dernière se saisisse du dossier. "Il faut repenser l'affectation des élèves exclus de leur établissement et qui se retrouvent souvent au collège Kléber" insistent-ils. Ce ne sera peut-être pas la solution miracle "mais il faut mettre tout en œuvre pour que nos enfants puissent étudier dans un climat serein et apaisé."
Ce mercredi 18 décembre, une opération "collège mort" sera organisée par les parents d'élèves pour dénoncer la situation. "Pour que toutes et tous, rectorat mais aussi enseignants, personnels et familles prennent conscience de la gravité de la situation."