Le train, qui transporte des fruits et légumes de Perpignan (Pyrénées-Orientales) jusqu’au marché international de Rungis (Val-de-Marne), a repris du service. La liaison était suspendue depuis l’été 2019.
La liaison, qui permet l’acheminement de fruits et légumes du sud de la France et du bassin méditerranéen, est relancée après deux ans d’arrêt. Le "train des primeurs" est arrivé tôt ce samedi matin, vers 3h, au marché d'intérêt national (MIN) de Rungis. Un retour accueilli en grandes pompes.
Le train est composé de 12 wagons réfrigérés. Un convoi qui remplace l’équivalent de 18 camions sur les routes.
Très heureux d’avoir assisté dans la nuit de vendredi à samedi au retour à #Rungis du #traindesprimeurs. Relancé avec un nouveau projet, comme s’y était engagé le @gouvernementFR, il était parti de #Perpignan plus tôt dans la journée en présence de @JeanCASTEX - @marchederungis pic.twitter.com/NIn8xBnaFK
— Jean-Jacques Bridey #Vacciné (@jjbridey94260) October 23, 2021
"Il y a un problème de trafic routier et de densification sur la route qui ne permet plus de faire rouler autant de camions, avance Franck Desmettre, président du Syndicat des Fruits et Légumes. Et il y a toujours une croissance de la demande. C’est indispensable d'avoir cet outil qui rentre au coeur de l’Île-de-France."
Le train nous apporte une fiabilité
Le convoi devrait alimenter les grossistes cinq jours par semaine de novembre à juillet. De quoi représenter 10% du flux des fruits et légumes à Rungis. Franck Lliso, grossiste, est venu contrôler des palettes de citrons, reçus depuis l’Espagne et passés par Perpignan. "Le train nous apporte une fiabilité, quand il arrive à l’heure, explique-t-il. Il apporte une garantie pour nos clients, d’avoir toujours tôt leur marchandise."
Deux fois moins de wagons qu’il y a deux ans
Le train est parti la veille à 16h28 de Perpignan, en présence du Premier ministre Jean Castex. Il est subventionné à hauteur de 14 millions d’euros durant trois ans. Le retour du train est jugé comme timide et incertain par certains.
La liaison avait été suspendue en juillet 2019, faute de clients. Les négociations pour maintenir le train avaient échoué entre la filiale Fret SNCF et les sociétés de chargeurs. Les wagons, vétustes après presque 40 ans de service, étaient arrivés en fin de vie. Les nouveaux wagons nécessitaient des investissements importants.
A noter plusieurs bémols. Le nouveau convoi, qui repart vers le sud à vide, a deux fois moins de wagons qu’il y a deux ans. Les transporteurs demandent par ailleurs en urgence la modernisation du marché international de Rungis : la gare actuelle ne peut pas accueillir de train complet.
Heureux d’avoir accueilli ce matin sur le @marchederungis le nveau #traindesprimeurs avec les opérateurs et de nombreux élus. Prochaine étape : un terminal de #transportcombiné et de nvelles liaisons #ferroviaires pr le Marché afin d'atteindre les 850 000 t/an de F&L par le rail pic.twitter.com/GVkK9l8tYu
— Stéphane Layani (@slayani) October 23, 2021
"Je lance un grand appel d’offres pour créer une gare de transport combiné ici à Rungis, avec des grues, des moyens pour décharger des conteneurs, et avec la possibilité pour les camions de laisser leurs remorques sur le train, affirme Stéphane Layani, président du marché international de Rungis. C’est comme ça qu’on créera de véritables autoroutes ferroviaires."
Un nouveau terminal pourrait permettre d’élargir les capacités de dessertes ferroviaires vers d’autres marchés européens, comme Barcelone par exemple.