Des manifestants continuent d'occuper un dépôt de camions-bennes à Ivry-sur-Seine. Les éboueurs ont été rejoint ce vendredi par des élus et des étudiants mobilisés suite à l'utilisation du 49.3 par le gouvernement sur la réforme des retraites. Des policiers ont tenté de les disperser. En vain.
Situation tendue ce matin près de l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne. Les éboueurs, en grève pour le onzième jour consécutif, bloquaient l'entrée du dépôt des camions-bennes. La police est intervenue pour disperser les manifestants et débloquer la sortie des camions. Les policiers ont notamment fait usage de gaz lacrymogène. Le site qui compte 100% de grévistes selon la CGT, est toujours à l'arrêt.
Les éboueurs se sont tous remobilisés après le recours du gouvernement au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. "Nous bloquons trois incinérateurs ainsi que six garages dans Paris", explique Régis Vieceli, secrétaire général CGT de la filière déchets et assainissement de la Ville de Paris. Le responsable syndical appelle d'ailleurs à "la grève la plus massive" et entend bloquer le dépôt jusqu'à ce que "cette loi tombe et que le gouvernement accepte de discuter avec les syndicats des problématiques d'insalubrité et de pénibilité du travail". Pour l'instant, la CGT prévoit un blocage "au moins jusqu'à lundi" selon le syndicaliste. Celui-ci explique enfin que la police n'a pas réquisitionné le site. "Ils sont entrés dans le garage sans ordre de réquisition ", affirme-t-il.
Pour soutenir les éboueurs, plusieurs députés de la France Insoumise étaient présents dans la commune du Val-de-Marne. Parmi eux, la députée du département et cheffe de file des Insoumis à l'Assemblée Nationale, Mathilde Panot.
D'autres professions venues en soutien
En dehors des éboueurs, des représentants d'autres professions étaient également sur le site ce matin. "J'aurais dû être en cours ce matin, mais lorsque j'ai appris l'utilisation du 49.3, j'ai décidé d'aller les aider. C'est aussi cela l'interprofessionnelle, il faut être ensemble. Montrer qu'il y a un enjeu collectif", a témoigné une enseignante au micro de France 3 Paris Île-de-France. Une centaine d'étudiants se sont également joints à la mobilisation cet après-midi. Ce jeudi, les policiers avaient débloqué un dépôt à Vitry-sur-Seine, également dans le Val-de-Marne. Ce déblocage faisait suite à une décision du tribunal de Créteil saisi par Pizzorno Environnement, le prestataire en charge du dépôt.
Selon Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, les réquisitions des éboueurs demandées par le préfet de police de Paris ont commencé ce matin. De son côté, la Ville de Paris indique qu’aucune benne gérée par les services municipaux n’est sortie ce matin alors que 10 000 tonnes de déchets jonchent désormais les trottoirs de la capitale.
Avec Sophie Béchir, Claire Koç et Abdelaali Joudi