L’ARS et l’AP-HP annoncent avoir signé le premier contrat « zéro brancard » de la région parisienne, pour les patients de l'hôpital Bicêtre en attente d'hospitalisation aux urgences. Le projet est issu des promesses faites pour tenter de désamorcer le mouvement de grève.
Problèmes de recrutement en Île-de-France, crainte d’une « crise sanitaire » pour les services de pédiatrie, faute d'internes… Alors que les hôpitaux publics font face à d’importantes difficultés en Île-de-France, et en plein mouvement de grève national au sein des services d’urgence, l'Agence régionale de santé (ARS) et l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont annoncé lundi avoir signé le premier contrat « zéro brancard ».Le projet – qui vise à désamorcer le mouvement de grève parti de Paris mi-mars – est censé améliorer l’hospitalisation des patients de l'hôpital Bicêtre, dans le Val-de-Marne. Pour sa mise en œuvre pendant trois ans dans l’établissement, l'ARS Île-de-France a prévu une enveloppe de 500 000 euros maximum.D’après les chiffres de l'AP-HP dans son ensemble, l’année dernière, 74 patients en moyenne sont restés chaque jour sur un brancard dans l'attente d'une prise en charge. L’hôpital Bicêtre, dont le service d'urgences a accueilli plus de 60 000 patients en 2018 (soit une hausse de 18 % par rapport à 2014), fait particulièrement mauvaise figure en la matière.
Entre 20 et 30 millions d'euros pour l’ensemble des établissements franciliens
Dans le cadre du projet « zéro brancard », l’établissement universitaire devra changer l'organisation interne des urgences, réévaluer les capacités d'accueil du service de gériatrie aigüe avec 22 lits supplémentaires pour 2020. L’hôpital devra aussi améliorer l'organisation des services de spécialités d'aval des urgences comme la neurologie, la médecine interne ou encore la gastro-entérologie.Aurélien Rousseau, directeur général de l'ARS Île-de-France, juge que la démarche doit « être engagée avec les personnels, et pas seulement des urgences, afin d'envisager toutes les actions qui favorisent la fluidité de la prise en charge des patients ». A noter que le projet « zéro brancard » doit concerner à terme les 52 établissements de santé publics de la région parisienne disposant d'un service d'urgences polyvalent.Le financement global est compris entre 20 et 30 millions d'euros pour l'Île-de-France.