Dans un secteur pavillonnaire de la ville, un loft s'est transformé en boîte de nuit géante, malgré le confinement et les règles sanitaires décrétées par le gouvernement.
Scène surréaliste dans la nuit de vendredi à samedi dans un quartier pavillonnaire de la ville de Joinville-le-Pont, dans le Val-de-Marne.
Il est presque deux heures du matin. Des policiers sont appelés afin d’intervenir dans une bagarre dans un pavillon. Et quelle ne fut pas leur surprise en arrivant sur les lieux. Ils découvrent que cette bagarre a lieu dans un loft transformé en boiîe de nuit géante et où 300 à 400 personnes sont rassemblées. Tout y est : alcool, chicha et projecteurs. Le tout dans un (évident) mépris des règles sanitaires décrétées par le gouvernement pour lutter contre l’épidémie de covid-19.
Après avoir tenté, tant bien que mal, de faire comprendre aux fêtards qu’ils étaient bien policiers, les choses ont dégénéré. Les forces de l’ordre se sont retrouvées pris à partie par quelques individus présents à cet événement. Vraisemblablement alcoolisés, certains leur ont également jeté des bouteilles et d’autres projectiles.
Les policiers ont répondu avec des grenades de désencerclement. Selon nos confrères du Parisien, tous les invités ont pris la fuite de manière désordonnée. L’un d'entre eux a été retrouvé dans une rue voisine, souffrant d'une blessure grave au niveau de l'œil. Il a expliqué avoir été touché par un tir de LBD avant d'être conduit à l'hôpital Cochin.Cette nuit, à #JoinvilleLePont, les ?♂️ sont intervenus pour une soirée dans un pavillon.
— Préfecture de Police (@prefpolice) November 14, 2020
300 personnes présentes, dans un mépris total des règles sanitaires, ont été évacuées.
➡️ Plainte des ?♂️ pour violences, les "convives" mécontents leur ayant, de plus, lancé des bouteilles... pic.twitter.com/xAePKYbWsJ
Trois personnes interpellées
Depuis, trois personnes ont été arrêtées. Tout d'abord, l'organisateur de la soirée, qui était introuvable, ainsi que le propriétaire du pavillon, ont été placées en garde à vue, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.Une troisième personne a aussi placé en garde à vue, sans que des informations soient communiquées sur son identité.
Première fois
"D’une mission banale afin de garantir le respect des règles sanitaires, ils ont risqué leur vie pour l’intérêt de tous", a écrit ce matin le syndicat Unité SGP Police 94 sur sa page Facebook."Dans les quartiers difficiles du Val-de-Marne, il arrive qu’il y ait parfois des attroupements gérables par les collègues. Mais nous n’avons jamais eu de plaintes, dans les secteurs pavillonnaires, demandant l’intervention sur des soirées. C’est la première fois.", explique Reda Belhaj, secrétaire départemental de l’Unité SGP Police du Val-de-Marne, contacté par contacté par France 3 Paris Île-de-France, ajoutant qu’ "après l’enquête de voisinage menée à chaud, les voisins ont attesté qu’à cet endroit, ce genre de soirée se tenait très régulièrement le week-end depuis le mois d’août". " Il y a eu des événements de ce genre sur Paris, mais c’est la première fois depuis le début de la crise sanitaire qu’un incident de ce genre se produit dans le Val-de-Marne", insiste-t-il.
Les policiers qui sont intervenus ont déposé plainte pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, indique la préfecture de police de Paris. Une enquête a également été ouverte par la Sureté territoriale pour faire le jour sur l’affaire et incriminer les responsables.
La préfecture de police de Paris a également fait savoir que l'un des participants avait été testé positif au Covid-19. Elle invite tous les participants à se faire dépister dans les meilleurs délais et à s'isoler.