Le service des urgences a rejoint le mouvement national de grève. Environ 70% de grévistes chez le personnel paramédical, mais le service continue à fonctionner. Le Comité de défense de l'Hôpital de Beaumont-sur-Oise compte sur le soutien de la population pour faire reculer la direction.
Une fille et son père âgé sortent lentement de l'Hôpital de Beaumont-sur-Oise. Ils viennent de passer la nuit aux urgences. Entré à 19h, M. Daquet a été examiné vers 23h. Il a passé un scanner à 3 heures du matin. "Ça fait beaucoup d'attente quand même!" se plaint le vieil homme. "En plus, il n'y avait personne dans la salle d'attente. On pensait donc passer vite, " ajoute sa fille Isabelle. "Les infirmières couraient à droite à gauche. On a vraiment compris qu'il manquait de personnel" conclut la cinquantenaire. "Mais tout le monde était vraiment charmant! " tient à préciser le patient, appuyé sur sa canne.
Des urgences débordées, du personnel au bord de la crise de nerf, des patients installés dans des brancards. Voilà ce que dénonce le personnel de l'Hôpital de Beaumont. En cause, le manque général d'effectifs, comme partout en France. Mais aussi le restructuration de l'Hôpital de Beaumont. Le Docteur Pascal Mathé, médecin urgentiste depuis 2008 à l'Hôpital de Beaumont, est inquiet.
Pour marquer le coup et parler avec les patients, les syndicats ont installé un barnum devant l'entrée des urgences. Les patients et leurs familles n'hésitent pas à signer la pétition qui demande à la direction de l'Hôpital de revenir sur son projet de restructuration.
L'Hôpital de Beaumont-sur-Oise dépend du Groupement hospitalier de Territoire Nord-Ouest Vexin Val d'Oise (GHT-NOVO). Un projet de restructuration prévoit de nombreuses fermetures de lit pour rendre l'hôpital plus compétitif. Pour la direction, basée à l'Hôpital René Dubos de Pontoise, il ne s'agit pas juste de faire des économies, mais de s'adapter à la médecine moderne. "La chirurgie ambulatoire a fait d'énormes progrès" précise Alexandre Aubert, le directeur du GHT-NOVO. "Les patients sont mieux chez eux qu'à l'hôpital, si leur état le permet. "
Mais ce projet de restructuration inquiète. Comme le montre cette grande mobilisation filmée le 6 avril 2019 entre l'Oise et le Val d'Oise.Les économies réalisées grâce à la fermeture de lits permettront d'investir dans des plateaux techniques beaucoup plus modernes et ainsi d'attirer plus de jeunes médecins, poursuit le directeur dans une interview réalisée en avril 2019. Sans modernisation à Beaumont, nous risquons même de perdre des praticiens.
Fin mai 20196, l'ARS, Agence régionale de santé d'Ile de France a demandé à la direction du groupement hospitalier de ne pas fermer le service pédiatrie. Une petite victoire pour le Comité de défense des usagers.