Agriculteurs en colère : après les annonces de Gabriel Attal, les manifestants attendent "des actes" depuis le péage de Saint-Arnoult

Alors que le mouvement de colère des agriculteurs se poursuit notamment en Île-de-France, le Premier ministre Gabriel Attal a présenté plusieurs mesures ce vendredi. Gazole non routier (GNR), lois Egalim, aides… Comment réagissent les manifestants depuis les points de blocage mis en place aux abords de Paris ?

Tandis que la FDSEA Île-de-France a mis en place cinq "points de blocage" sur des grands axes de circulation autour de la capitale ce vendredi, les agriculteurs franciliens ont été rejoints par des collègues venant de régions voisines au péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines. Un point de trafic important vers l'ouest de la France.

Peu avant 20h, le trafic sur l’autoroute A10 était toujours bloqué dans les deux sens de la circulation au niveau de ce péage. L’action se poursuit depuis 15h ce vendredi après-midi, en présence de 200 tracteurs et engins agricoles.

Hausse de la fiscalité du gazole non routier (GNR) supprimée, simplification des normes, aides d'urgence, opposition au traité Mercosur, respect des lois Egalim, censées protéger le revenu des agriculteurs dans le cadre des négociations avec les industriels et les supermarchés… Face à la mobilisation agricole partout en France, Gabriel Attal a dévoilé ce vendredi plusieurs mesures pour répondre au mouvement de protestation. Des annonces faites lors d’un déplacement à Montastruc-de-Salies, en Haute-Garonne.

"On sait qu’il y a un vrai fossé entre les paroles et les actes"

Amaury Babault, un agriculteur bio présent ce vendredi soir à Saint-Arnoult, et dont l’exploitation se situe à proximité du péage, estime que ces annonces correspondent "en partie" à ses attentes. "Il n’a pas mentionné toutes les revendications… Et comme d’habitude, ça reste des paroles et pas des actes", réagit ce délégué local des Jeunes agriculteurs (JA) auprès de France 3 Paris Île-de-France.

"On sait qu’avec le gouvernement, il y a un vrai fossé entre les paroles et les actes. Donc le jour où on verra le résultat dans nos exploitations, on pourra se dire qu’on a avancé", poursuit-il.

Des mesures suffisantes pour stopper la mobilisation ? "À chaud, je ne peux pas vous répondre concrètement, à 100%. Il faut qu’on en parle avec les gars, et qu’on remonte au niveau régional et au niveau national. Nous n’allons pas décider de ça à Saint-Arnoult. Mais il y a une avancée, à voir par la suite", répond Amaury Babault.

"Après, je pense que Gabriel Attal a vraiment compris le problème, la difficulté et le danger du métier. On espère que ça va bouger", indique-t-il également. L’agriculteur pointe par ailleurs du doigt "un manque de confiance" de la part de l’Etat, avec "des contrôles tous les 15 jours".

"Quelques demandes ont été comblées, mais ce n'est pas suffisant"

Du côté de la FNSEA, Alexandre Plateau, un responsable syndical d'Eure-et-Loir présent au barrage du péage de Saint-Arnoult ce vendredi soir, estime que "quelques demandes ont été comblées, mais ce n'est pas suffisant", sur franceinfo. "On n'est pas satisfaits de ce qui a été annoncé ce soir", déclare-t-il.

De son côté, la Confédération paysanne juge les annonces d'aides et de simplification pour les agriculteurs annoncées par Gabriel Attal "très largement insuffisantes". Ce vendredi sur RTL, Laurence Marandola, la porte-parole du syndicat agricole, a ainsi appelé à "rester mobilisé". "On n'a pas entendu d'annonce permettant d'assurer qu'à très court terme aucun paysan ne devra vendre ses produits en dessous du coût de revient de ses produits (...) c'est pour ça que ce n'est pas suffisant", a-t-elle déclaré.

Pour ce qui est de Saint-Arnoult, les agriculteurs ont annoncé qu’ils ne quitteraient pas le péage avant minuit.

Avec Marion David.

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