Trente-neuf voies de péage et plus de 125.000 véhicules par jour ce week-end, contre 80.000 en temps normal: la gigantesque barrière de Saint-Arnoult-en-Yvelines, près de Paris, s'efforce de gérer avec le plus de souplesse possible le chassé-croisé des juillettistes et aoûtiens.

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A 50 km au sud-ouest de Paris, cette barrière est la plus importante d'Europe en termes de débit, selon son exploitant, Cofiroute. Pour bien des Franciliens, le péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines symbolise le départ vers les plages de l'Ouest ou... le début des bouchons du retour sur l'Aquitaine et l'Océane, les autoroutes A10 et A11.

Ce week-end, l'un des plus chargés de l'année avec Pâques et la Toussaint, s'annonce noir dès vendredi à Saint-Arnoult, avec un pic à 94.000 véhicules dans le sens des départs et 49.000 dans le sens des retours. Cofiroute attend encore 131.000 véhicules dans les deux sens samedi, 126.000 dimanche. 

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Comment assurer un passage fluide ? Première arme du péage : 14 voies réversibles, qu'un séparateur de trafic amovible - de grosses boules reliées par un câble - permet d'affecter aux départs ou aux retours. Le nombre des voies ouvertes dans chaque sens est déterminé à l'aide de boucles de comptage dissimulées dans la chaussée autour du péage. Jusqu'à 33 voies sur 39 peuvent absorber les retours de vacances. Mais attention: la moindre anicroche à cette machine bien huilée et les files s'allongent. "On a tous les jours des gens qui arrivent sans moyen de paiement. On leur fait signer une reconnaissance de dette pour payer dans les dix jours, ça ralentit tout le monde", soupire Alain Noël, l'un des superviseurs. 

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Les étourdis, les perdus et les couples qui se disputent


Sans compter les distraits qui oublient leur carte dans le coffre, ceux qui veulent payer au lieu de prendre un ticket, ceux qui demandent leur chemin à l'interphone ou "les disputes de couple au moment de chercher la carte bleue"... Mais aussi les étourdis qui se trompent de voie: "Parfois, on voit une espèce de ballet de véhicules qui reculent", sourit Bernard, installé derrière une quarantaine d'écrans au poste central d'exploitation. "Les conducteurs, pour la plupart, ne sont pas des habitués du réseau autoroutier, n'ont pas utilisé leur voiture depuis un certain temps", souligne-t-il.

Sur la centaine d'employés de la barrière, petite ville qui ne dort jamais, avec ses souterrains et ses centres de contrôle, seule une poignée occupe encore les cabines. "65% des gens paient par carte. Environ 30% par télépéage et toujours 7% en espèces ou en chèque!", énumère Alain Noël: "Les espèces, c'est le pire pour nous". Une perte de temps considérable par rapport aux voies équipées d'automates, qui absorbent 200 voitures à l'heure - contre 800 à 1.000 pour une voie de télépéage. 

Avec la généralisation des automates mais aussi les RTT, qui permettent aux vacanciers d'échelonner leurs départs, Saint-Arnoult est bien moins embouteillé que dans le passé. Alain Noël se rappelle une époque - révolue, espère-t-il - où l'on pouvait trouver 20 à 25 km de ralentissements en accordéon autour du péage. Aujourd'hui, "le pire du pire, c'est 400 mètres de queue à l'arrêt devant la barrière", avant les bouchons à l'approche de Paris. Restent les journées "un peu bâtardes avec 80.000 véhicules dans chaque sens", admet le superviseur: "Et là, il n'y a pas grand chose à faire".
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