Vêtues de blanc, plusieurs centaines de personnes dont Gabriel Attal, l'ex-Premier ministre se sont rassemblées ce jeudi à Poissy dans les Yvelines pour rendre hommage à Nicolas qui s'est donné la mort il y a tout juste un an, victime de harcèlement scolaire.
Près de 200 personnes se sont réunies ce jeudi à Poissy pour une marche blanche. Ce rassemblement a lieu un an après le suicide en septembre dernier du jeune Nicolas, 15 ans après avoir été victime de harcèlement.
Le cortège s'est dirigé en direction du lycée dans lequel était scolarisé l'adolescent. "Ensemble pour Nicolas, stop au harcèlement scolaire", pouvait-t-on notamment lire sur les pancartes brandies au sein de cette marche.
"Le système éducatif a failli à ses missions"
La mère de Nicolas a pris la parole soulignant le manque de moyens financiers et humains alloués à la lutte contre le harcèlement scolaire : "Bien que des mesures qui vont dans le bon sens aient été annoncées depuis le décès de Nicolas, les moyens mobilisés ne sont pas encore à la hauteur des enjeux pour permettre au plan de lutte contre le harcèlement scolaire d'être efficace", a-t-elle assuré.
Et d'ajouter : "A ce jour, les équipes pédagogiques sont toujours en attente de moyens, de temps et de formation pour leur permettre d'assurer la sécurité et la lutte contre le harcèlement scolaire", indiquant que "plus d'un élève par classe est encore concerné par le harcèlement scolaire".
Gabriel Attal, ministre de l'Education Nationale à l'époque des faits, a participé à cet hommage. "Quelles que soient les circonstances institutionnelles, politiques, du pays, je serai avec vous", a-t-il déclaré devant la famille de Nicolas. "Quand un jeune se suicide parce qu'il n'en peut plus d'être harcelé, c'est toute la société qui est abîmée" et "responsable. La lutte contre le harcèlement n'a pas de couleur politique", a-t-il conclu en promettant de continuer à le "combattre".
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Des personnalités politiques franciliennes étaient également présentes. Parmi elles, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, et le député Renaissance des Yvelines et ancien maire de Poissy Karl Olive.
Des semaines de harcèlement
Le 5 septembre 2023, Nicolas s'est donné la mort alors qu'il venait tout juste de faire sa rentrée dans un nouvel établissement du 14e arrondissement à Paris. L'adolescent se plaignait de harcèlement scolaire au sein du lycée Adrienne Bolland de Poissy dès les premiers mois de l'année scolaire 2022-2023. Ses parents avaient alerté l'équipe pédagogique. Mais devant l'absence de réponse de l'établissement, ils avaient envoyé un courrier au proviseur. Le rectorat avait réagi en jugeant leur attitude "inacceptable" et évoqué les risques pénaux d'une dénonciation inexacte.
Le père et l'enfant s'étaient rendus au commissariat de Poissy plusieurs mois auparavant pour des faits de harcèlement scolaire. Une main courante avait été déposée.
Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête l'an dernier après le suicide du jeune homme. Les parents avaient porté plainte. La mère de Nicolas a annoncé ce jeudi porter plainte contre X avec constitution de partie civile. Elle a déploré de ne pas en savoir plus sur l'avancée de l'enquête administrative en cours. "Nous considérons qu'il y a eu homicide involontaire. (...) Face à cette série de manquements graves, nous avons décidé de déposer une plainte contre X avec constitution de partie civile", a-t-elle annoncé.