Les assistants de régulation médicale (ARM), premiers à décrocher quand on appelle le 15, sont en grève notamment dans les Yvelines, le Val-d'Oise et l'Essonne. Impossible pour eux de faire face à l'augmentation du nombre d'appels qui a augmenté cet été de 30 %.
Les assistants de régulation médicale (ARM) appellent à l'aide. Le 15 est submergé d'appels. En cause, de nombreux hôpitaux qui limitent l'accès aux urgences faute de soignants, et l'absence de généralistes partis en vacances alors que les autorités demandent d'appeler le 15 en premier recours. Pour les ARM, "cela engendre forcément une activité supplémentaire, de l'ordre de 30%, comme l'été dernier", en particulier dans les zones touristiques, détaille Yann Rouet, coprésident de l'Afarm. (Association française des assistants de régulation médicale.)
Au total, 69 Samu sont en grève sur les 100 qui existent en France.
Une grève symbolique sans impact sur la santé
Cette grève illimitée, commencée le 3 juillet, se voit peu, car les ARM grévistes sont, comme beaucoup de soignants, "généralement assignés par l'administration, et donc à leur poste", explique le coprésident de l'Afarm, précisant "la grève n'a ainsi "aucun impact sur la qualité de réponse pour les Français".
Un avis que ne partage pas totalement le docteur Christophe Prudhomme, porte-parole des médecins urgentistes de France, qui souligne la difficulté des ARM à répondre aux appels dans les temps impartis.
Prime de 100 euros et 800 embauches
Les ARM réclament une reconnaissance de la pénibilité actuelle de leur travail, "soit une prime mensuelle de 100 euros, et des précisions sur les nouvelles grilles promises lors du passage de la loi Rist, quand "la profession a été reconnue comme profession de santé", affirme Yann Rouet.
L'Afarm demande également des embauches. Selon l'association, il manque 800 ARM en France pour répondre aux besoins et que le gouvernement entend généraliser d'ici la fin de l'année le Service d'accès aux soins (SAS). Ce service vise à orienter à partir du 15 certains patients vers des prises en charge en médecine de ville, lorsque leur état de santé ne justifie pas un recours aux urgences et doit être généralisé d'ici la fin de l'année.
Chaque année, les Samu reçoivent au total quelque 30 millions d'appels. Selon la Cour des comptes, ce nombre a augmenté de 22% entre 2014 et 2021.